IBS : le préfet en médiation pour « sauver l’emploi »

La direction et le personnel d'IBS, l'entreprise qui exploite la carrière de Kangani, ont été reçus par le préfet Jean-Pierre Colombet ce jeudi après-midi. Les représentants du personnel saluent "des signaux forts" du préfet.

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A gauche, Nicolas Pouny, salarié d'IBS

La décision de justice n’est pas encore rendue, mais le préfet s’est voulu rassurant ce jeudi, affirmant qu’après le respect de la loi, sa priorité était l’emploi. Il a aussi passé un message de fermeté quant aux barrages routiers, un « moyen dépassé » rapportent les représentants du personnel.
Passée cette remontrance, « on a un préfet qui est dans le dialogue et qui est attaché à la préservation de l’emploi et de l’activité, il a donné des signaux forts, salue Nicolas Pouny, représentant du personnel. Une médiation importante donc, pour celui qui ne croit pas à une reprise des salariés par Vinci. « Ce n’est pas parce qu’un avocat dit quelque chose qu’il faut le croire » souffle-t-il.

La rencontre était aussi suivie par Guillaume Narayanin, directeur général de la société présidée par son père, qui estime vivre « des moments difficiles ».

Le préfet de son côté, qui a endossé son habit de médiateur, explique avoir « perçu l’angoisse des salariés, je comprends cette angoisse, l’incertitude sur leur avenir. Mais je leur ai dit que le métier d’un préfet, c’est d’appliquer les décisions du juge. Ma priorité c’est l’emploi et tout sera mis en oeuvre pour le préserver et garantir que le maximum de salariés soit conservé ou repris » commente Jean-Pierre Colombet qui « garde l’espoir d’une solution négociée où l’intérêt général primera sur l’intérêt particulier ».

« Ramener la concorde »

Le préfet veut prioriser ‘la loi, l’emploi et la concorde’

Une manière d’annoncer que quelque soit la décision du juge, la négociation restera la priorité de l’Etat. Ainsi s’il lui était demandé d’envoyer les gendarmes déloger IBS, « je le ferai, car sinon l’Etat paye, mais pas tout de suite, pour se donner le temps d’une solution négociée » répète-t-il.

Ce conflit entre Vinci et IBS resurgit alors que Mayotte promet de nombreux chantiers dans le secteur du BTP. « L’Etat met sur la table 1,6 milliard d’euros de commande publique (…) sans Vinci, sans Colas, Mayotte ne pourra pas faire de la production de masse, estime le représentant de l’Etat, mais elle a aussi besoin de ses entreprises locales. Il y a de la place pour tout le monde (…) IBS joue un rôle important ici, mais il faut changer de méthode et de discours, ce que je veux, c’est ramener la concorde. »

Y.D.

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