Déficit du SIEAM, le prix de l’eau pourrait augmenter

Un nouveau rapport de la cour des comptes juge insuffisantes les mesures prises par le syndicat des eaux pour résorber son déficit budgétaire. Le recours à un prestataire privé et une augmentation des tarifs sont recommandés. Tsingoni est également ciblée.

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Le client devra-t-il passer à la caisse pour éponger le déficit du SIEAM ? C’est en tout cas ce que recommande la Chambre régionale des comptes dans un nouveau rapport émis le 12 août à la demande du préfet. Deux mois après un précédent avis lapidaire, « La chambre réitère son analyse selon laquelle le niveau de déficit de la section d’exploitation, supérieur aux recettes réelles d’exploitation, révèle une situation déficitaire qu’un plan de redressement ne peut résorber en quelques années.  » Les magistrats ont estimé que « les mesures de redressement sont insuffisantes » malgré les recommandations prodiguées en juin.

Avec un déficit cumulé de 26,4 millions d’euros, celui ci ne pourrait pas selon la CRC « être couvert par les recettes propres du syndicat sans aide exceptionnelle extérieure. « 

« La possibilité de confier à un prestataire privé spécialisé dans le secteur de
l’assainissement l’exploitation du réseau et des ouvrages ainsi que la gestion de la
clientèle par le biais d’une concession de services pourrait faciliter pour l’avenir le
retour à l’équilibre du service. »

Par ailleurs, « comme la chambre le mentionnait en son précédent avis, à défaut d’une maîtrise effective des charges, il conviendra que le SIEAM augmente les tarifs de l’eau afin de percevoir un produit couvrant ses nouvelles dépenses. » Autrement dit, la CRC recommande de faire payer aux consommateurs les difficultés de gestion du syndicat.

Tsingoni épinglée aussi

Le SIEAM a pourtant enregistré « des recettes exceptionnelles de 2,7 M€ provenant du délégataire du réseau d’eau potable », la SMAE. Insuffisant pour résorber le déficit.

Les budgets du Syndicat de l’Eau et de l’Assainissement votés en déséquilibre

D’autant que selon la CRC, des dépenses « supplémentaires au budget proposé par la chambre » sont observées, parmi lesquelles « le versement de 40 698 € au comité d’entreprise bien que sa situation financière ne le lui permette pas. »

Pire, selon la CRC, la situation pourrait perdurer. « Le niveau de déficit de la section d’exploitation, supérieur aux recettes réelles, révèle une situation déficitaire qu’un plan de redressement ne peut résorber en quelques années » estime la cour des comptes.

A la demande de la CRC, et comme prévu par l’article L1612-5 des collectivités territoriales, la CRC « invite le préfet à régler et rendre exécutoire le budget primitif 2019 ». Celui-ci pourrait dont prochainement échapper aux élus.

Ce dernier scénario pend aussi au nez de la commune de Tsingoni, qui n’a pas vu son déficit se résorber malgré divers plans proposés par la CRC. La commune, qui a d’année en année reporté ses déficits sans les résoudre est également susceptible de voir son budget décidé par le préfet, échappant ainsi au conseil municipal.

Y.D.

21 Commentaires

  1. C’est curieux que la CRC demande que le syndicat privatise toutes ses activités à travers une délégation qui ne va bénéficier qu’à une entreprise VINCI avec ses filiales ce qui ne va pas forcément nous coûter moins cher puisque avec le manque de concurrence, SMAE fixe ses prix comme ça l’enchante!! Alors soit on est très incompétent au syndicat soit la CRC veut offrir des cadeaux à ses amis de VINCI au point d’en appeler au préfet soit c’est les 2. Dans tous les cas, nous voulons payer l’eau bien potable à des prix raisonnables !!!

  2. En matière de gestion de l’eau, d’assainissement, de déchets et d’éducation la classe politique actuelle a complètement échoué. Alors qu’on s’attendait à ce qu’ils optimisent des outils que les anciens ont mis des années à construire tant bien que mal, ils sont entrain de tout démolir. Espérons que la nouvelle vague d’élus qui prendra le relais à partir de 2020 saura mieux faire aou waje waoulé yama

  3. amba  » basse de prix, le prix de l’eau n’augmenté pas pour la population » a la proche des élections tous et permis, la difficulté des responsables avec leurs incompétence tous faire croire et mentir a la pullulation qu’il gère malheureusement la réalité lui rattrape vite sur le dossier, jusqu’à quand on va subir?

  4. Ceux qui disent que l’eau de Mayotte est la plus chère de France devraient se renseigner un peu avant de répéter des bêtises. Le prix du mètre cube à Mayotte est de l’ordre de 3,5€ ce qui est à peu près la moyenne Nationale. Il y a des départements où elle est bien plus chère, de l’ordre de 5€ en Martinique si les souvenirs sont bons. Par contre, nos installations sont vieillissantes et sous-dimensionnées, un directeur courageux aurait déjà légèrement augmenté les prix pour crée une troisième retenue mais nos clowns locaux préfèrent ne fâcher personne quitte à ce qu’on subisse encore des coupures…

  5. Les prix sont déjà les plus chers de France et nous subissons les coupures d’eau intempestives. Nous nous souvenons des tours d’eau dans le Sud. Nous tous connaissons à Mayotte des personnes qui ont un emploi végétatif dans les entreprises publiques. La sogea en fait partie. Nous tous connaissons la culture africaine que nous vivons ici, qui consiste à considérer le véhicule de société comme un véhicule familial. Les gabegies sont multiples.

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