Un détenu menace d’égorger un surveillant pénitentiaire

Un détenu de la prison de Majicavo a été condamné pour avoir menacé un surveillant pénitentiaire. Invoquant le Coran, il avait menacé d'égorger le fonctionnaire, s'estimant "provoqué". Son profil a été jugé inquiétant par le psychiatre.

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Le centre pénitentiaire de Majicavo

« Il n’y a qu’une loi, c’est celle de Dieu. Quand je sors je viens t’égorger toi et ta famille ». Ce sont des propos « très choquants pour celui qui les entend » que dénonçait ce mardi la procureure Chloé Chérel au tribunal de Mamoudzou. A la barre, un grand gaillard, rasé de près. Droit comme un i, l’homme ne montre aucun regret. Selon lui, c’est l’administration qui est en cause, et les matons provoquent les détenus en espérant une promotion. Ce jour du 13 décembre 2017, il s’était ainsi senti provoqué par un surveillant de Majicavo, alors qu’il était détenu pour des faits de viol aggravé, et n’a « pas su contenir » sa colère. « Est-ce que ça justifie vos propos ? interroge la présidente. « Quand je lis le Coran, quand quelqu’un viole les droits de ma religion, j’ai le droit de violer ses droits aussi, c’est eux qui cherchent les ennuis » réplique le prévenu. Selon le surveillant, le détenu aurait ajouté à ses menaces qu’il n’était « pas un vrai musulman car les vrais musulmans sont les chiites ». Qualifié de radicalisé par sa victime, le jeune homme affirme être entré dans la religion « pour le pardon, pas pour être radical ».

Déséquilibré plus que radicalisé ?

Pour l’expert psychiatre mandaté pour examiner le jeune homme, ce dernier relève plus de la psychiatrie que de la radicalisation religieuse, il pointe notamment une psychose paranoïde et un déséquilibre d’ordre psychopatique. Traité pour des troubles mentaux, le détenu refuse de son côté de prendre ses médicaments. « Je ne suis pas malade » assure-t-il à la barre.

Le tribunal de grande instance de Mamoudzou

Pour la procureure, c’est « l’inquiétude » qui prédomine face à ce personnage trouble qui a déjà 20 mentions à son casier judiciaire et ne montre « aucune remise en question ». Elle requiert 5 mois ferme. Pour sa défense, le prévenu se borne à répéter qu’il aurait pu passer à l’acte lors d’une brève période de liberté, ayant repéré où habite la victime et sa famille. Un argument sans doute contre productif. Il a été condamné à 4 mois de prison ferme. Libérable en novembre prochain, il ne devrait finalement pas sortir avant 2020. « Si la religion est un moteur pour vous, tant mieux, c’est votre vie privée, a conclu la présidente. Personne ne vous en veut mais il y a des règles à respecter ».

Jusqu’à présent, l’attitude du détenu en prison lui a valu le retrait de tous ses crédits de remise de peine.

Y.D.

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