Agrégé de Lettres modernes, Jean-Louis Rose enseigne la langue et la littérature françaises au Centre universitaire de Dembéni. Très impliqué dans l’éveil des ces élèves au monde littéraire et à la culture française. Installé à Mayotte depuis plus de 20 ans, il a aussi séjourné en Martinique et à La Réunion. Il publie son premier recueil de poésies célébrant ses noces insulaires, « L’éclair et la nuit ».
Il est préfacé par l’écrivain mahorais Nassuf Djailani : « Écrire qu’est-ce ? Une manière de retenir le temps, d’y fixer des espérances pour porter à nu des silences pleins de mystères. Pourtant, dans ce pays fiévreux où les rires d’enfants se perdent en chemin… le poète voudrait « désécrire le monde » pourtouré de mersfrontières qui broient les êtres en errance. Il se veut « veilleur des silences », protecteur de l’être aimé, des « citadelles qui disparaissent ». A l’évidence, L’éclair et la nuit est une recherche de lumière pour sortir du manteau noir de la nuit. Parler pour susciter « Le rire du labeur des nuits écarlates » ? »
Jean-Louis Rose, L’éclair et la nuit. Noces insulaires, préface de Naissuf Djailani, Paris, Anibwe, coll. Liziba, 2019
Voici une des poésies, en hexasyllabes, où se mêle amour et histoire insulaire locale.
Naufragé
Noyé par ton regard
Dans la mer où les morts
Se mêlent à l’écume
Je désécris le monde
Retranché en tes yeux
Je voulais enserrer
Dans les plis de ma chair
La courbe de tes lèvres
Mais l’aube s’est troublée
Et je crains en ma vie
De perdre un instant
Le sang triste de ma peine
Comme un fruit se déchire