Réunissant 11 membres, MCG, la CCI, CMA CGM et des usagers du port, avec comme invités le Sous-préfet en charge des affaires régionales (SGAR), et François Marendet conseil de la préfecture et du conseil départemental, le conseil portuaire a commencé à 9h et s’est terminé vers 13h30 ce mercredi.
Parmi les points importants, figurait toujours l’attente de documents comptables, « nous n’avons pas eu l’année 2018, et nous ne savons pas si les précédents ont été certifiés par un commissaire aux comptes », rapporte Norbert Martinez, président de l’Union Maritime de Mayotte. Ils seront demandés lors du prochain conseil portuaire qui devrait se tenir autour du 20 novembre.
Les statistiques du port, portant notamment sur le volume de marchandises travaillées, « ne sont pas fournies par MCG, ou quand elles le sont, elles ne correspondant pas à celles des compagnies maritimes ou aux douanes ».
En ce qui concerne les tarifs élevés des prestations du délégataire, ils avaient été validés par le conseil départemental qui reprenait l’avis favorable du tribunal en janvier dernier. « Mais en l’absence de bilan et de statistiques, il est difficile de valider un quelconque tarif. » Lors du prochain conseil portuaire, ils seront étudiés chapitre par chapitre, et validés par une décision commune.
La SMART occupe enfin légalement le port
Pour ce faire, et c’est une nouveauté, un Comité des usagers commerciaux sera créé et se réunira avec le conseil départemental en amont pour préparer les délibérations des prochains conseil portuaires. Ils seront 7 à siéger, 4 de la CCI, un pour la CMA CGM, un pour le pilotage maritime et un pour la SMART, auxquels se joindront donc un représentant de l’Etat et un pour le conseil départemental.
La grande avancée, c’est l’adoption du projet de convention pour une mise à disposition des grutiers de la SMART à MCG, qu’a approuvé la SMART, qui s’est enfin vue remettre un schéma-type d’Autorisation d’occupation Temporaire (AOT), ce que lui refusait jusqu’alors MCG, la plaçant dans une position délicate d’occupation illégale au port. Un acte pour l’instant symbolique, « ces avancées se feront sous condition de la validation par le comité des usagers commerciaux », rectifie Jean-Claude Henry, gérant de la SMART.
Comme en écho à tous ces errements, le préfet Jean-François Colombet interviewé sur Mayotte la 1ère lors de l’émission Place publique, déclarait à une minute de la fin : « Sur le port, la loi n’est pas respectée (…) Il y a une distorsion énorme entre les entreprises qui travaillent sur le port. » Avec cette déclaration forte, l’Etat va-t-il reprendre les choses en main ?
Anne Perzo-Lafond