Sur le sujet de la relation de Jacques Chirac avec les outre-mer, et notamment avec Mayotte, on peut retenir plusieurs dates. Celle de son élection en 1996 tout d’abord. Alors que durant sa campagne il promet « l’égalité sociale » entre les DOM et la métropole, il la concrétise le 1er janvier de cette année là, en alignant le SMIC et l’ensemble des prestations sociales et familiales perçues dans les départements d’outre-mer, sur celle de la métropole.
A cette époque, Mayotte n’est pas DOM, mais une collectivité territoriale, que Jacques Chirac connaît pour y être venu dix ans auparavant, en 1986, alors qu’il est premier ministre. C’est à cette occasion que, évoquant une éventuelle départementalisation, il met en garde, « il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs », sous-entendant que le statut devait coller aux actions à mettre en place. Il reviendra sur le territoire en 2001, le premier président de la République à en fouler le sol.
Deux faits marquants des ses discours cette année là, à retrouver sur le site de l’Obs, et qu’il faut garder en tête au regard de l’actualité : Jacques Chirac avait menacé de suspendre le financement par la France des Jeux de l’Océan indien, si l’accès des sportifs mahorais restait interdit. Et il avait également estimé qu’une desserte aérienne directe entre Paris et Mayotte était une « obligation ardente ».
Deux décisions viennent ternir l’image de cet amour affiché pour les outre-mer. La première concerne la reprise des essais nucléaires en Polynésie française en 1995, provoquant la colère de la population qui incendie alors l’aéroport de Papeete, et la seconde, en 1988, l’assaut par le GIGN de la grotte d’Ouvéa, où périssent 19 kanaks et 2 militaires.
Jacques Chirac était depuis longtemps retiré de la vie politique française, il avait 86 ans.
A.P-L.