Le Département veut se lancer dans une vraie coopération décentralisée

Sortant d’une espèce d’autarcie régionale, le Département dresse un constat simple : trop longtemps tournée sur son statut de Département et sur la façon dont il fallait le remplir, Mayotte est restée repliée sur elle-même. Elle n’a intégré aucune organisation régionale alors que sa population croissante l’oblige à regarder par dessus les murs. C’est l’enjeu du Cadre stratégique de coopération décentralisée et d’action internationale. Il dresse un constat et propose d’utiliser les outils à sa disposition. Un sujet fragile que cette main tendue vers la région avoisinante, qui appelle des précautions, « c’est du gagnant-gagnant », annote le rapport toutes les deux pages, avec une « réciprocité des échanges. »

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Le port de Longoni, une des ouvertures majeures vers la région

Aujourd’hui, le CDM et par extension Mayotte, ne fait partie d’aucune organisation régionale sous quelque statut que ce soit membre, membre associé ou observateur. Deux causes principales sont identifiées par le document : le positionnement politique des organisations régionales de la zone telles que l’Union africaine, la Commission de l’océan Indien en soutien à celui des Comores peut constituer à ce jour un frein à l’adhésion de Mayotte à ces organisations.

Mais le plus étonnant, c’est que, malgré la volonté affichée de Mayotte d’intégrer les organisations régionales, « elle n’a cependant engagée aucune démarche officielle en ce sen, motion des élus, demande auprès de l’Etat français, demandes d’adhésion officielles, rencontres techniques ou politiques avec les organisations régionales ».

Cependant, Mayotte est présente (ou en cours de négociation) dans certaines associations ou unions à l’échelle régionale : Association des Iles Vanille dont elle assure la Présidence 2018/2019, l’Association des Ports de l’océan Indien, L’Association des Villes et Collectivités de l’océan Indien, de l’Union des CCI de l’OI, de l’Assemblée Régionale des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de l’océan Indien

Les échanges régionaux et internationaux

Mayotte, ne dispose également d’aucune représentation de pays tiers sur son territoire contrairement aux autres outre-mer, même les plus petits. A titre d’exemple, à La Réunion, 5 pays sont représentés, Allemagne, Belgique, Inde, Madagascar, Maurice.

Etant donné que par la loi d’orientation du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République, les collectivités territoriales sont autorisées à mener des activités de coopération, «à conclure des conventions» avec les collectivités territoriales, le CD veut se lancer dans le grand bain.

« Il est difficile d’évaluer le budget consacré par le CD de Mayotte à la coopération régionale durant les dernières années car le financement des actions relèvent de plusieurs directions. Les subventions du CD ont été en grande majorité orientées envers les projets portées par les associations se déroulant à Madagascar et l’Union des Comores. » Le soutien financier apporté aux ligues et fédérations sportives a permis l’intégration de Mayotte dans les organisations sportives régionales et la participation aux tournois et championnats régionaux.

Quelques salons et séminaires

Au Quai d’Orsay le 22 juillet 2019, les élus de Mayotte, lors de la signature
du document-cadre France-Union des Comores

Sur cette période, le CD a mené peu d’actions en maitrise d’ouvrage en matière de coopération. Ont pu être identifiés : le Salon régional de l’agriculture en 2011, les Rencontres entrepreneuriales Madagascar/Mayotte de 2011 à 2014, le Séminaire Concept du Canal du Mozambique en 2013, les Rencontres régionales de Nosy Be en 2015.

Les objectifs fondamentaux sont au nombre de deux :
– Favoriser l’intégration harmonieuse de Mayotte dans son environnement régional. Mayotte hérite d’un passé qui ne favorise que des relations quasi exclusives avec l’Hexagone. Afin de compléter cette relation privilégiée, la coopération régionale contribue, par les échanges multiples qu’elle induit, au renforcement de l’intégration économique nécessaire à son développement.
– Faire de la coopération régionale, aussi bien gouvernementale que décentralisée, un atout majeur au service du développement de Mayotte et de sa population. A l’heure où Mayotte souffre de graves difficultés économiques et sociales, le renforcement de cette coopération apparait comme un moyen supplémentaire au service du développement de l’île, mais aussi des Etats de la zone et de la stabilité de la région.

Facteur de création de richesses

« Qu’elle s’inscrive dans un cadre gouvernemental ou décentralisé, la coopération régionale peut et doit en effet être un facteur de création de richesses nouvelles, et donc d’enrichissement mutuel pour les partenaires qui y participent. »

Le Département croit bon de préciser qu’il ne peut y avoir de bonne coopération régionale que dans la recherche d’une certaine réciprocité des échanges. Ce principe de réciprocité signifie en particulier que toute action de coopération régionale devra se traduire par un partage équitable entre les partenaires concernés des avantages attendus de cette action.

En conséquence, l’importance du soutien que le Conseil départemental de Mayotte accordera une action de coopération sera fonction des retombées susceptibles d’en découler pour le développement de Mayotte.

Lire le cadre-strategique-cooperation-decentralisee

A.P-L.

7 Commentaires

  1. Comment pouvez – vous parler d’une population croissante sans préciser que ce sont les comoriens qui viennent accoucher à Mayotte et qui accroît considérablement la population ? Vous donnez souvent dans vos écrits, votre avis personnel, vous manquez d’objectivité et accusez à chaque fois les mahorais de tout et du n’importe quoi … Nous attendons à ce que le journaliste que vous êtes restiez à votre mission qui est celle d’informer et non juger !

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