Grève au Sieam : « On ne veut pas se retrouver dans le privé »

Inquiets pour leurs emplois et leur statut de fonction publique, les salariés du syndicat des eaux protestent contre le projet de délégation de service publique les concernant. Ils manifestaient ce mardi à Mamoudzou.

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Le président Bavi dans le collimateur des manifestants du service assainissement du Sieam

Ils étaient quelques dizaines à manifester ce mardi matin depuis Kawéni jusqu’à la préfecture de Mamoudzou. Criant des slogans tels que « Bavi démission » ou « Non à la DSP », les manifestants voulaient toujours exprimer la même crainte, celle qui pèse selon eux que les 40 emplois susceptibles de passer du droit public au droit privé en cas de délégation de service public, et une demande : rencontrer le préfet pour avoir des explications, rassurantes si possible.

Raïssat Saïd du service assainissement craint pour les 40 emplois concernés

Raïssat Saïd travaille au service assainissement, le service qui pourrait faire l’objet d’une DSP dans les prochaines semaines. « On manifeste parce que nous ne sommes pas d’accord pour que le service d’assainissement parte en DSP, c’est à dire en privatisation. L’investissement risque aussi de partir à la Deal, dans ce cas, c’est la fin du Sieam, le Sieam n’existera plus. On a l’impression que tout ça se fait à la va-vite, que tout doit être finalisé d’ici décembre. On a ici des gens qui ont 20 à 25 ans de carrière, ce n’est pas normal de se retrouver dans le privé, on demande à voir le préfet. Rien que le service assainissement, c’est 40 emplois, mais on craint que Vinci ne garde pas tout le monde, c’est une boîte privée. A la SMAE ils font tout le temps la grève car ils ne sont pas contents de ce qui se passe chez eux, on ne veut pas de ça. On a écrit au préfet pour lui demander de convier le président des maires et celui du Sieam ainsi que les syndicalistes. On veut écouter l’Etat et les élus du Sieam, tous les deux. On n’accepte pas ce sort. On ne veut pas se retrouver chez le privé, mais on a l’impression qu’on nous pousse comme des moutons. »

Quelques dizaines de manifestants ont longé la nationale jusque Mamoudzou

Une protestation que ne souhaite pas commenter le président du Sieam Mohamadi Bavi. La DSP selon lui « c’est une décision des élus du Sieam, ça a été délibéré en 2017, là on est dans la phase de finalisation. Pendant la phase de négociations j’avais convié les salariés et un protocole de sortie de crise avait même été signé. Si les patrons des syndicats veulent s’amuser, qu’ils fassent la fête. Là j’attends des informations, et quand le moment de parler viendra, je parlerai à la population ».

La préfecture de son côté s’est engagée à recevoir les salariés ce mercredi en début d’après-midi. « Nous allons exiger que le président du Sieam et le président des maires soient là » précise Raïssat Saïd.

Y.D.

8 Commentaires

  1. Quand on a des compétences et diplômes reconnus, ça ne change pas grand chose de passer dans le privé, ça peut même être plus intéressant. Par contre, quand on a été embauché par copinage avec zéro compétence, il vaut mieux rester dans le public au risque de se faire dégager quelques années plus tard

    • Raymond Choungui je ne suis d’accord avec ton argument. Dans le public, en tant que fonctionnaire, ils ont ce qu’on appelle la stabilité de l’emploi et d’autres avantages : indexation, congés bonifiés, etc… En Métropole, avec la différence de salaire, je peux comprendre que quelqu’un accepte de passer du public au privé. Dans les îles, avec l’indexation, c’est le flux inverse qui apporte plus d’avantages. Je dis ça, je dis rien.

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