Le constat est le suivant : « La grande problématique de l’échec des étudiants mahorais, c’est le logement » explique Nizar Assani, président du comité mahorais d’action logement, une structure financée par les entreprises du territoire qui est née en 2017.
La mission première de ce groupe d’action logement (GAL), cogéré par les entreprises et les syndicats, c’est l’aide à la mobilité pour les salariés du privé. Les entreprises de plus de 20 salariés y cotisent à hauteur de 0,45% de leur masse salariale, pour financer des cautions, ou des constructions de logements sociaux à destination des salariés du secteur privé. C’est la PEEC, participation des entreprises à l’effort de construction.
Le GAL aide ainsi principalement les salariés en mobilité, pas forcément en métropole, mais tous ceux travaillant à plus d’une heure de chez eux. Ainsi un résident de Kani-Keli recruté à Mamoudzou pourrait en bénéficier.
A Mayotte, l’accessibilité très sociale est une priorité du GAL.
Avec ces projets, le GAL veut s’imposer comme « un point de confluence entre les salariés, les entreprises et les territoire » explique le président.
Nouveauté, la convention signée ce jeudi « concerne surtout la mobilité des étudiants, Action logement leur accorde la garantie » pour le bail, poursuit le président de l’association.
Coup double pour les entreprises
Pour les entreprises, l’enjeu est double. En aidant les étudiants à réussir en leur retirant un stress inutile à leur arrivée en métropole ou à La Réunion, elles s’assurent à terme une main d’oeuvre qualifiée, notamment de futurs cadres, qui sont très demandés dans un territoire en mal d’ingénierie.
C’est aussi pour le secteur privé un coup d’accélérateur aux projets de constructions qui devraient remplir leurs carnets de commande pour les décennies à venir. Avec seulement 25 000 logements équipés du confort de base sur les 60 000 habitations du département, ce sont 20 000 logements qu’il faudra ajouter en 10 ans à peine, en plus des rénovations nécessaires. L’Etat met pour cela sur la table 42 millions d’euros au titre du plan pour l’avenir de Mayotte et 50 millions au titre de l’Anru (rénovation urbaine). Les conventions signées par le GAL ce jeudi répondent donc aux besoins les plus pressants des entreprises : garantir des contrats à long terme et aider leurs cadres de demain à se former. Gagnant-gagnant.
Y.D.
Cette convention ne résout pas le problème, à mon avis. En effet, les propriétaires, surtout les bailleurs particuliers, refusent les organismes comme garants. Ils préfèrent que ce soit des parents et de préférence qui résident en Métropole. Il serait curieux de savoir combien de personnes ont pu bénéficier de cette convention dans un an. Je dis ça, je dis rien.