Placée en redressement judiciaire, la SMART va donc être rachetée. Pour des raisons que nous avons déjà évoquées, cela se fera sous la forme d’un plan de cession, avec une reprise des actifs de la société. C’est à dire qu’une nouvelle entité sera créée, avec une nouvelle identité, et donc un nouveau nom.
Deux offres sont en concurrence, elles étaient examinées par le tribunal de commerce ce vendredi 22 novembre. Chronologiquement, la première est venue de la compagnie CMA CGM qui s’est intéressée à la SMART dans le cadre d’un plan de continuation, c’est à dire de reprise des parts des associés. Mais l’entrée de la gestionnaire du port, Ida Nel, au capital du manutentionnaire à hauteur de 32% en août, fait capoter la reprise. « Face au risque de monopole qui se profilait, nous avons persisté, afin de sécuriser les escales de nos navires », nous avaient expliqué Sandrine Keramsi, Chef de projets CMA Terminals, et Patrick Huon, Chargé de mission manutention chez CMA CGM, que nous avions rencontrés.
En face, Jean Brac de La Perrière, président du groupe La Périère implanté à La Réunion, qui a lui aussi présenté son offre ce vendredi au tribunal. « Nous sommes présents à Mayotte depuis des années, notamment à travers GMC, une agence maritime qui gère les navires de Total, de Somagaz et de Hoegh, ainsi que la location de voiture Avis et Budget ». Selon nos informations, le chiffrage des deux offres est le même, 500.000 euros, mais chacun tente de se démarquer avec ses arguments.
Reprise totale du personnel dans les deux cas
Jean Brac de La Périère annonce vouloir implanter « la technicité portuaire de la Réunion à Mayotte », et se place comme un « acteur totalement neutre », « nous sommes indépendant, et donc capables d’attirer d’autres armateurs sur la place de Longoni ». Il vante aussi son expérience de la manutention à La Réunion, « depuis 150 ans ». Même annonce pour CMA CGM qui revendique sa présence comme manutentionnaire aux Antilles, en Guyane et à La Réunion.
Le comité d’entreprise de la SMART a rencontré les deux candidats. « Nous reprendrons l’ensemble du personnel, et certains contrats avec les fournisseurs », rapporte Jean Brac de La Périère.
Chez CMA CGM, les 137 salariés sont également repris, « avec tous leurs acquis, sans condition d’évolution du chiffre d’affaire, et nous nous sommes engagés à payer le 13ème mois et les congés payés ». Si l’offre est retenue, la future entité prendra la forme d’une SAS, filiale à 100% de CMA Terminals. Elle a reçu soutien de la CGT Ma, « la CMA CGM a une grande ancienneté dans le maritime, et je ne vois pas d’un mauvais œil une multinationale quand elle annonce vouloir investir à Mayotte », nous avait indiqué son secrétaire départemental Salim Nahouda.
D’ici une semaine, nous devrions connaître le repreneur de la SMART. Avec un nouveau baptême. Peut-être un dérivé du nom actuel, qui sait…
Anne Perzo-Lafond