Coup de colère du préfet lors de l’inauguration du groupe scolaire Koungou-Maraîcher

« Enfin ! » s’écriait le maire de Koungou qui rappelait que l’événement était attendu depuis plus de dix ans. C’est un groupe scolaire dernier cri qui a été inauguré dans le centre du village de Koungou. Il faudra malgré tout attendre la prochaine rentrée pour tourner le dos aux rotations. Le préfet a saisi l'occasion pour s'exprimer sur les évènements de la nuit à Kawéni.

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Un "merci" en bleu-blanc-rouge

Assani Saindou Bamcolo, maire de Koungou, revenait lors de son discours d’inauguration sur ce projet, mort avec la déchéance du SMIAM, ce Syndicat Mixte en charge des construction scolaires, qui, mal géré, aura créé sa propre tombe en 2015. Après, il a fallu relancer les appels d’offre, et ce mercredi 27 novembre, ce sont 28 classes qui étaient officiellement inaugurées, 12 en maternelle, 16 en élémentaire, qui accueillaient 967 élèves. L’investissement se monte à 6,3 millions d’euros, financés par l’Etat à 85% et pour le reste par le Fonds de Compensation de la TVA (FCTVA).

Il est par contre trop tôt pour envisager la fin de rotations, ce système qui voit deux classes se partager une salle, le matin et l’après-midi, comme nous l’explique Christophe Protais, Directeur du Bâtiment et de l’Equipement à la mairie de Koungou : « Ce ne sont pas encore de nouveaux élèves, puisqu’ils ont été basculés de l’école Koungou mairie actuellement en rénovation pour 860.000 euros, avec une réception des travaux avant la rentrée d’août 2020 ».

La prochaine rentrée sera celle des défis, comme le rappelait le bientôt recteur Gilles Halbout : « Non seulement nous commencerons à résorber les rotations sur cette zone, mais nous comptons scolariser tous les enfants de la commune de plus de 3 ans ». Il évoquait une « école exemplaire », avec préau et revêtement spécial au sol, et invitait à rebaptiser Koungou-maraîcher, du nom d’un grand-homme ou de son équivalent féminin, « je vois peu d’écoles ici par exemple qui se nomment Jules Ferry, qui s’est battu à la fin du 19ème siècle pour l’école pour tous, laïque et obligatoire. »

« 1.018 classes créées ou rénovées »

Alain Manteau, le DGS de la mairie, Assani Saindou Bamcolo, Jean-François Colombet et Gilles Halbout inauguraient « enfin » le groupe scolaire

Pour le maire, il était plus que temps que cette école ouvre : « Depuis le projet initial, les données sociodémographiques ont changé, les besoins scolaires ont triplé, et ce n’est plus un T28 qu’il aurait fallu, mais un T84 ! » De son côté, le maire doit lui aussi faire son mea-culpa, car avec un entretien régulier des écoles, on aurait pu éviter la fermeture complète de Koungou mairie pour rénovation, ce qui aurait permis de stopper les rotations. D’ailleurs, désormais, une nouvelle équipe est aux manettes, avec un budget rénovation du parc scolaire. Et pas seulement, nous y reviendrons.

Le préfet répondait au maire en évoquant une école « aux standards européens, ce qui n’est pas le cas partout sur le territoire français, et nous devons exiger cette qualité ici », et rappelait le défi commun avec le rectorat, « celui de faire sortir 1.018 classes créées ou rénovées avant 2022 ». Face au contexte démographique, on espère surtout des créations.

« Ces enfants là, gardez-les en paix ! »

L’école maternelle végétalisée grâce à la Régie de quartier

Auparavant, les enfants habillés aux couleurs du drapeau français, avaient entamé plusieurs chants, dans une organisation irréprochable menée par leur maitresse Nouria Achiraffi, c’est assez rare pour le souligner. La Marseillaise, mais aussi, « Si tu as la joie au cœur dis ‘merci’ ».

Un « merci » qui aura ému les autorités, et si le préfet Jean-François Colombet commençait par se réjouir de cette reconnaissance, il basculait rapidement vers un coup de colère, prenant tout le monde de court : « Ces enfants là, gardez-les en paix ! Je ne peux pas m’empêcher de faire le lien avec ce qui s’est passé cette nuit à quelques kilomètres d’ici. Où pendant 6 heures, des policiers ont été caillassés par une bande de voyous qui ont voulu perturber l’ordre public. L’école doit transférer la connaissance vers les enfants, les familles doivent éduquer leurs enfants, leur transmettre les valeurs, l’Etat doit tout faire avec les collectivités, et enfin les entreprises doivent leur donner des emplois et former ces jeunes ! »

L’intérieur de l’école depuis la cour

Un emportement assumé, nous expliquait-il plus tard : « Il y a eu 10 blessés parmi les policiers, et tout ça, parce qu’un jeune a été pris en flagrant délit de vol d’un portable ! Un affrontement qui a été entretenu sur la durée avec le risque de toucher un des jeunes.
Je mets tout le monde dans la même case, l’école, la famille, l’Etat, la collectivité et les entreprises qui peuvent employer des jeunes. Sur cette île, il y a seulement 200 familles qui posent problème, il faut tous s’en occuper. » Chaudement applaudi par l’assistance, le représentant de l’Etat poursuivait par la visite de l’établissement aux côtés de Gilles Halbout.

A noter que les abord de l’école primaire sont végétalisés par des jeunes en insertion par l’activité économique à la Régie de quartier.

Anne Perzo-Lafond

6 Commentaires

    • Rapha Hello il n’y a pas de différence en soi. Mais dans ce cas c’est une redondance car il n’était pas question par exemple de hisser un autre drapeau. Donc écrire le drapeau national est suffisant et neutre. Écrire « drapeau français » devient redondant et flou.

    • Rapha Hello nous sommes dans une école française, en France, face au Préfet, représentant de l’Etat. Préciser « drapeau français » est sinon redondant, du moins porteur de doute. D’ailleurs on dira tout simplement « le drapeau ». On précisera dans des cas particulier et dans un contexte international, regional, du moins qui implique d’autres nationalité. Il en va de même pour « État ». Imaginez qu’un présentateur de Mayotte 1ère dise « la venue du président FRANÇAIS » à Mayotte. En soi c’est bien le président français mais cette redondance serait une grosse insulte qui pourrait sous-entendre que nous sommes sur un territoire non français. Question de subtilité.

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