« Le premier sujet, c’est le sujet sécuritaire » indique le préfet en propos liminaire. Jean-François Colombet le rappelle, c’est bien l’insécurité qui était à la source du vaste mouvement social qui a paralysé Mayotte début 2018. S’en était suivi un plan d’1,3 milliards d’euros, le plan pour l’Avenir de Mayotte. Dans ce plan, plusieurs engagements étaient pris par le gouvernement et son délégué de l’époque, Dominique Sorain. Des postes en plus dans la sécurité, plus de reconduites à la frontière, des constructions et rénovations scolaires y compris dans le domaine de la restauration, et des investissements massifs dans la santé.
Le premier point d’étape avait été dressé par la ministre Annick Girardin. Le deuxième l’a donc été par le préfet, délégué du gouvernement, Jean-François Colombet. Puisque « le premier sujet » est le sujet sécuritaire, nous l’avons naturellement interrogé sur les chiffres de la délinquance. Un des engagements pris en 2018 était en effet que ces chiffres seraient communiqués à chaque trimestre, pour que les Mahorais puissent se rendre compte en temps réel de l’efficacité des dispositifs mis en oeuvre. Et jusque là, le bilan était globalement positif, ou du moins encourageant. Puis soudain en septembre et octobre 2019, silence radio de la préfecture, changement de préfet et… Toujours silence radio sur ces chiffres tant attendus par la population.
« On communiquera quand le ministre de l’Intérieur nous aura autorisé à communiquer les chiffres de la délinquance » indique le préfet. Y aurait-il une obstruction en haut lieu sur la situation de Mayotte ? « Pas d’obstruction » insiste le préfet, mais plus une volonté de communiquer tous les chiffres nationaux en même temps en début d’année prochaine. Au risque de tirer un trait sur un des engagements les plus visibles du plan pour l’avenir de Mayotte ? « On a raté ce rendez-vous, admet le préfet, la doctrine du ministère de l’Intérieur est plus forte que le plan pour l’avenir de Mayotte ». Dont acte.
Il nous faudra donc prendre note une nouvelle fois des renforts de police et de gendarmerie, soit 182 gendarmes, 121 policiers et 76 réservistes de la gendarmerie en plus par rapport à 2017. Sans avoir de données sur leur efficacité à long terme.
Au risque aussi de mettre en péril ce qui avait été un des plus gros défis du gouvernement en 2018 : (re)gagner la confiance des Mahorais et leur donner foi dans ce plan si durement gagné.
Education, santé, quelques chiffres
Sur l’immigration clandestine, la préfecture note des « signaux positifs ». Alors que le chiffre de 27 000 reconduites « du jamais vu à Mayotte » sera atteint d’ici la fin du mois, les services de l’Etat notent une baisse des inscriptions à l’école (de 2000 nouveaux élèves attendus, on est passé à 250 supplémentaires à peine). Autre signal, les ventes de cartes prépayées sont en baisse de 7%. « Nous sommes en train d’équilibrer les choses et de réduire la pression » souligne le préfet qui ajoute que « quelque chose est en train de se passer ».
Sur les autres sujets, santé, éducation et jeunesse notamment, quelques chiffres donnent une idée du travail accompli : 9 millions d’euros dans les équipements sportifs, 6 millions d’euros en 2020 pour bâtir 120 logements individuels « adaptés, antisismiques, résistants aux cyclones… et beaux » vante le préfet. Avec l’objectif affiché « d’éradiquer les bidonvilles en 10ans ».
La piste longue est confirmée pour un lancement des travaux avant la fin du mandat présidentiel et sur le port, deux représentants de l’Etat doivent entrer au conseil portuaire. Une manière d’infléchir les décisions et de positionner Mayotte sur le gaz du Mozambique.
Sur les aides aux collectivités, la plate-forme d’ingénierie sera en place dès le mois de février 2020.
Côté santé, un second hôpital est dans les cartons, ce « deuxième site renforcera notre offre de service en cas de catastrophe naturelle telle qu’un séisme » indique Dominique Voynet, directrice de l’ARS de plein exercice qui sera créé le 1er janvier.
Au Vice-rectorat, qui deviendra lui aussi rectorat « de plein exercice » au 1er janvier, on revendique déjà 1125 salles de classes construites ou rénovées et 233 postes créés et pourvus depuis la rentrée. Les professeurs des écoles formés à Mayotte passeront de 120 à 180 les prochaines années. Ensuite le plurilinguisme porté avec ferveur par l’ancienne vice-rectrice Nathalie Costantini montre « des résultats significatifs » à l’école primaire. Nous y reviendrons plus en détail.
Enfin pour lutter contre l’illettrisme à l’école, 1300 élèves entrant en 6ème et qualifiés de petits lecteurs-petits scripteurs bénéficieront d’un accompagnement expérimental allant de 4 mois à 3 ans selon les besoins pour récupérer leur retard et intégrer une scolarité dans les normes nationales avant le lycée.
Y.D.
Que des bla bla……. Et Mayotte va mal.
Les chiffres sont en baissent
le ministère de l’intérieur ?? ahahahha ,celui la meme qui ose ne pas avouer les violences policieres !!! castamer démission
La délinquance ? Foutaise ..
Des autorités qui n’en n’ont rien à faire , font semblant de balayer pourtant ils connaissent très bien le problème , surtout comment le résoudre en quelques heures
Quand est-ce qu’ils vont se mettre au travail sérieusement
Arrêtons d’embêter ces bronzés avec nos petits soucis! Ils ont chaud et voudraient juste rentrer à Paris!
J’aimerais bien que la préfecture de Mayotte ne maquille plus les chiffres de la montée en flèche de la délinquance à Mayotte, car les riverains eux-mêmes sont en train de les dénombrer au quotidien.