Les Cadis veulent renforcer leur rôle à Mayotte

Les Cadis étaient réunis ce lundi pour les voeux du préfet à leur endroit. Ce dernier a salué leur rôle de médiateur, et l'élection du nouveau Grand Cadi, plus d'un an après le départ en retraite de son prédécesseur.

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Le Grand Cadi Mahamoudou Hamada Saanda

Pas de fumée blanche au dessus de la préfecture ce lundi. Guère plus au dessus du Conseil départemental, employeur des Cadis de Mayotte. Pourtant après un an d’intérim, le nouveau Grand Cadi a été élu, et l’annonce officielle ne devrait pas tarder.
L’annonce a été faite lors des vœux du préfet aux Cadis ce lundi. Le représentant de l’Etat a souhaité recevoir ces leaders religieux, autorités morales et employés du Département en qualité de médiateurs, pour saluer leur rôle dans la cohésion sociale à Mayotte.

« Vous avez gardé une influence et un rôle éminent au sein de la population mahoraise » a déclaré Jean-François Colombet dans une courte prise de parole. Il a ainsi salué le rôle des cadis dans la vie sociétale, mais aussi leur rôle religieux.

« Vous êtes un acteur de la pratique religieuse. Nos compatriotes métropolitains devraient regarder comment l’islam est organisé ici : paisible, tolérant et compatible avec la République. »

Pour le préfet, la relation entre l’Etat et les Cadis est donc « essentielle ». « Les Cadis ont perdu un certain nombre de pouvoirs juridiques mais ils sont encore présents au sein de la société et y jouent un rôle. Quand on est confrontés à une flambée de violence, il y a aussi des jeunes désorientés qui ont besoin de repères. Les Cadis peuvent apporter une lecture plus optimiste de la société.

Un plan quinquennal pour la jeunesse

Un rôle que le nouveau Grand Cadi Hamada Saanda Mahamoudou, qui, premier adjoint de son prédécesseur et grand Cadi par Interim depuis 13 mois, souhaite renforcer. « Notre mission c’est le lien social. Cette année, on a mis en place un plan d’action pour les 5 ans à venir, on renforce notre rôle » explique-t-il. Pour lui, le Cadi reste une autorité qui « fait peur », y compris aux jeunes isolés ou en retrait de la vie religieuse. En parlant avec la jeunesse, il souhaite renouer le dialogue avec elle.

Le préfet entouré des Cadis

Ce binôme Etat-Cadis n’est, par ailleurs, pas incompatible avec le principe de laïcité, juge le préfet, à l’instar de son prédécesseur Dominique Sorain qui avait lui aussi reçu les Cadis à la case Rocher. « J’ai servi comme haut fonctionnaire à Strasbourg (Alsace) où il y a aussi des particularités. A Mayotte, il y a une pratique tolérante et ouverte, c’est important de garder de bonnes relations avec ceux qui ont cette vision. »

Y.D.

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