Entre six et dix équipes, renforcées par 10 personnes du RSMA se relayent pour assurer la lutte anti-vectorielle, ou plus simplement, la LAV. Rien à voir avec les flanc du volcan sous-marin bien sur. La LAV consiste à éliminer les moustiques adultes et les gîtes larvaires partout où des cas de contamination humains sont signalés. Une mission renforcée depuis que le plan arbovirose de niveau 3 a été déclenché dans le département.
C’est le cas à Mtsamboro et Bandrélé, mais aussi au sud de Mamoudzou comme à Doujani, où Christelle Dubos a visité un foyer de dengue emblématique. Situé en zone urbaine, près du collège de Doujani, ce site se caractérise par des logements en tôle, des déchets au sol (brûlés pour la plupart) et une carcasse de voiture qui traîne. Un cocktail explosif en termes de contagion.
Sur le tableau de bord, une flaque semble trop récente pour être tombée de la dernière pluie. Vraisemblablement versée pour servir d’exemple, elle a le mérite de montrer comment un véhicule abandonné peut devenir une maternité à moustiques, et favoriser la propagation de la dengue.
« On ne savait pas pour la voiture, c’est un avantage qu’on vienne nous dire quoi faire car on ne connaît pas les gestes à adopter » témoigne une habitante auprès de la secrétaire d’Etat. Les gîtes larvaires se cachent souvent dans les détails. On pense aux déchets, mais il y a aussi les coupelles de pots de fleurs, les flaques et « les bassins des mosquées » souligne la directrice de l’ARS, elle aussi ancienne ministre, Dominique Voynet, qui dit avoir constaté des larves dans ces lieux dédiés à la propreté des pratiquants. Les larves de moustiques ne sont bien sur pas signe d’insalubrité, puisqu’elles se développent très rapidement, mais cette information mérite d’être diffusée auprès des intéressés dans un souci de santé publique.
Les agents de la LAV ont ensuite procédé à une brève démonstration, enfilant combinaison jaune et pulvérisateur. Un attirail pesant sous lequel la chaleur est étouffante, et qui témoigne du caractère difficile de cette mission vitale.
Ce sont en tout près de 70 personnes qui « oeuvrent au quotidien pour endiguer la dengue et donner les bons gestes » salue Christelle Dubos.
Y.D.