Risque volcan : un quartier de Dembéni en exercice d’évacuation tsunami

L’eau, à la fois la meilleure alliée et à la fois un risque pour une île. Particulièrement quand elle est l’objet d’un phénomène volcanique. Mayotte vient de vivre son 1er exercice de risque de submersion marine.

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Évacuation tranquille, "les élèves ont mis 8mn pour atteindre le point haut", indique Jean-Baptiste Constant

La mission de sécurité civile de passage à Mayotte en juin 2019 avait listé les risques majeurs encourus par le territoire depuis la découverte de la naissance du nouveau volcan sous-marin. En l’état des connaissances à cette époque, le risque submersion avait été pointé en tête des aléas, étant donné l’effet de subsidence (enfoncement) de l’île lié à la vidange de la chambre magmatique. Pour rappel, elle est de 9cm à l’Ouest et de 16cm à l’Est.

La réponse adapté en cas de risque naturel se décline en trois paliers, nous avaient-expliqué les experts : informer la population, la mettre à l’abri en cas de besoin et la protéger.

Depuis plusieurs mois, la préfecture de Mayotte a passé la 1ère vitesse, avec des conférences en français, shimaore et kibushi dans les communes, sans grande mobilisation il faut dire. La seconde était enclenchée ce mardi avec un exercice d’évacuation grandeur nature à Dembéni à la suite d’une alerte tsunami.

Des sirènes contre la submersion marine

Arrivée au point refuge

Il s’agissait de simuler l’évacuation du quartier Irachi, y compris son école élémentaire. Bien qu’avertis, peu d’habitants ont joué le jeu, par contre, ce sont 300 enfants qui se sont acheminés vers le point haut indiqué comme refuge, la placette Bellevue, ça ne s’invente pas. « Nous avons ciblé ce quartier en fonction de la carte d’aléas submersion, avec la fiction d’une vague de tsunami de 7 mètres de haut. Il fallait donc trouver un point-haut élevé », explique Jean-Baptiste Constant, directeur de cabinet du préfet qui supervisait l’exercice.

Sur un territoire peu confronté aux risques naturels, puisque les cyclones touchent davantage La Réunion et Madagascar, il s’agit « d’acculturer la population » : « Pour cela, nous allons nous doter en octobre d’une vingtaine de sirènes qui seront disposées sur les zones couvrant le plus de monde. En attendant de les recevoir, nous nous appuyons sur les mosquées, et je remercie d’ailleurs les cadis de nous accompagner sur ces exercices. »

Une évacuation médiatisée, « l’objectif, c’est que la population mémorise les alertes », indique Jean-Baptiste Constant

Une montée en puissance est prévue, non seulement pour toucher l’ensemble des communes, mais aussi pour mener un gros exercice sur Mamoudzou impliquant 3.000 à 4.000 personnes, « en présence de représentants du ministère de l’Intérieur ». Les élus son étroitement associés, explique le sous-préfet, « nous allons accentuer la sensibilisation après les élections municipales, pour qu’ils organisent leurs propres exercices d’alerte. »

Anne Perzo-Lafond

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