Education nationale : le recteur Gilles Halbout revient de Paris avec des avancées

Cotisation sur l’indexation, REP+ et petites retraites : le recteur n’aura pas pris son bâton de pèlerin pour rien, des lignes ont bougé.

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Les petites retraites, un combat urgent à mener à Mayotte

La planète Education nationale le savait : le recteur Gilles Halbout n’était pas seulement parti en métropole pour saluer la réussite des étudiants montpelliérains la semaine dernière, mais pour passer par la case ministère et négocier des avancées sur les points qui ont mis en colère les syndicats.

En premier lieu, la découverte d’une cotisation sur la surrémunération des salaires en vue de revaloriser les retraites, avait renforcé la mobilisation dans la rue. Une manière de compenser la perte de pension pour cette profession, grande perdante de la réforme des retraites. Les syndicats avaient vu rouge accusant une perte de pouvoir d’achat à court terme rogné par la cotisation.

Un mécontentement qui a été entendu à Paris, nous explique Gilles Halbout : « J’ai obtenu qu’il n’y ait pas de perte de pouvoir d’achat tant que les salaires ne seraient pas revalorisés. L’Etat prendra à sa charge le différentiel correspondant au montant de la cotisation. » On ne sait pas encore dans quelle proportion l’indexation sera impactée, étant donné qu’elle diffère entre les DOM où elle est en moyenne de 40%, en dehors de La Réunion (53%), et les territoires d’outre-mer comme Wallis et Futuna où elle est prés du double. C’est un décret, postérieur au vote de la loi, qui doit le déterminer.

Quant à la revalorisation des salaires des enseignants financés par 500 millions d’euros, elle avait été retoquée par le conseil d’Etat, incitant le gouvernement à revoir sa copie.

Accélération de l’intégration des instituteurs

Gilles Halbout a fait rouvrir plusieurs dossiers poussiéreux

Sur l’Indemnité Temporaire de retraite (ITR) et la bonification Outre-mer, une réflexion est menée sur la méthode à retenir pour le calcul des retraites.

Autre dossier attendu, celui des REP+. Ces zones d’éducation prioritaire sont mal ciblées à Mayotte où les besoins ne sont pas idéalement répartis, en ne dotant pas les enseignants en zone difficile des heures supplémentaires permettant de mener un accompagnement adapté des élèves. Problème, ceux qui en bénéficient ne veulent pas lâcher cette avancée, d’autant que sur le territoire, personne n’est véritablement en secteur privilégié, ça se saurait ! « J’ai demandé de rouvrir ce dossier, nous explique le recteur, en appelant à une différenciation des moyens sur les zones à forts besoins. Nous allons mettre en place des groupes de travail à l’échelle du territoire, pour discuter avec l’ensemble des établissements, et sans tabou. » Il s’agit de rendre compatible les besoins avec la réalité de recrutement depuis la métropole.

Le recteur a également évoqué le problème récurrent des instituteurs recrutés à Mayotte, avec là encore des avancées attendues de longue date : « Le ministère a indiqué vouloir accélérer le processus d’intégration de ce personnel comme professeur des écoles avec des mesures de reclassement. » Autre bonne nouvelle que devrait annoncer Gilles Halbout ce jeudi, la prise en compte des petites retraites, « c’est une priorité pour l’Etat », sont théoriquement concernés les instituteurs qui appartenaient à la collectivité de Mayotte.

De nombreuses avancées donc, et sur des points qui semblaient bloqués définitivement. Des annonces précises devraient être faites ce jeudi aux syndicats.

Anne Perzo-Lafond

2 Commentaires

  1. Des avancées et une grosse reculade : celui du classement entier de l’académie en Rep+ qui avait été avancé, force est de constater que le recteur s’est fait tapper sur les doigts par le ministère en évocant maintenant que des zones « à besoins particuliers ».

  2. Comment attirer des titulaires, c’est la question qui n’est jamais évoquée car on se complaît dans le bricolage, le recrutement dans l’urgence et l’encouragement à la « contractualisation ». Or, nous pourrions très bien demandé une dérogation pour maintenir le Décret 96 sur une période définie pour attirer les titulaires. Et en parallèle, s’engager dans la formation pour pousser plus de Mahorais à présenter les concours moyennant une formation et un accompagnement de bon aloi—pour avoir plus de titulaires susceptibles de rester sur l’île. Pour l’heure, dans le meilleur des cas, on fait revenir de très bon élément qui finalement espère la cdi-sation de leur situation et donc ne présente pas les concours.

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