L’union des outre-mer pour la biodiversité

Le programme Life Biodiv'Om vise à préserver des espèces protégées d'outre-mer. A Mayotte le crabier blanc est l'espèce emblématique, dont la préservation sauvegarde tout l'écosystème des zones humides.

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Le héron crabier blanc avec son plumage nuptial (Crédits photo : Gepomay)

Initié en septembre 2018, le programme Life Biodiv’Om ambitionne de préserver la biodiversité des outre-mer, richesse s’il en est de nos territoires.

LIFE signifie « l’instrument financier pour l’environnement », mais en anglais, c’est surtout la vie ! Un an et demi après le lancement du programme, un point d’étape a été dressé.

Financé à 60% par l’Union Européenne, le programme à 5,5 millions d’euros ne concerne pas tout l’outre-mer, mais « seulement » les 5 régions ultrapériphériques françaises (RUP). Pour chacune, un élément de biodiversité concentre les efforts. Ainsi la Guyane met l’accent sur ses savanes sèches, Saint-Martin, le mérou géant et le mérou Nassau, la Martinique, le moqueur gorge-blanche, la Réunion, le tuit tuit et Mayotte, le crabier blanc.

« Le programme LIFE BIODIV’OM contribue à la protection de cinq espèces mondialement menacées dont trois espèces d’oiseaux, l’Échenilleur de La Réunion, le Moqueur gorge blanche en Martinique, le Crabier blanc à Mayotte et deux espèces de mérous : le Mérou de Nassau à Saint-Martin et le Mérou géant présent en Guyane et à Saint-Martin. Le projet contribue également à la protection d’un habitat rare et fortement menacé, les savanes sèches de Guyane. » détaille le site du programme.

Une collaboration entre La Réunion et la Polynésie française a permis d’intégrer un programme d’étude du Monarque de Tahiti, une espèce d’oiseau menacée elle aussi.

Emilien Dautrey s’inquiète à travers le crabier blanc de la préservation des zones humides en général

Bien sur il ne s’agit pas que de protéger une espèce par territoire. Chacune a été choisie car avec elle, c’est tout un écosystème qui est mis en exergue. C’est ce qu’on appelle des espèces « parapluie ». Ainsi à Mayotte, le suivi du crabier blanc mené par l’association GEPOMAY, dédiée à la protection des oiseaux de Mayotte, avec la LPO, avec notamment une campagne inédite de balisage GPS, permet de jeter un focus sur les menaces qui planent sur les zones humides.

« Les sites de reproduction et d’alimentation sont soumis à de nombreuses pressions telles que les constructions et les mises en cultures illégales altérant ainsi l’habitat de l’espèce et participant au dérangement de cette espèce très craintive (…) Les œufs et les poussins de Crabier blanc sont régulièrement braconnés en dépit d’une protection préfectorale » précise le site du programme de protection dans sa partie consacrée à Mayotte. Par ailleurs « malgré l’absence d’étude mettant en évidence la prédation des œufs et poussins par les rats, celle-ci est fortement suspectée du fait de sa présence dans les mangroves. » C’est pourquoi « un protocole innovant de gestion des rats en mangrove sera mis en place et sera suivi de contrôles mensuels ».

Y.D.

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