C’était annoncé : après la première réunion du genre au LPO de Kawéni, initiée par le préfet à la suite d’une manifestation d’élèves contre l’insécurité, la même configuration se reproduit sur l’ensemble des lycées. Dzoumogné l’a abritée la semaine dernière, et ce mardi, c’était au tour de Mamoudzou Nord. Préfecture, rectorat, commune, transporteur, forces de l’ordre, département, et élèves, se sont concertés pour trouver des solutions.
Les problématiques se rejoignent sur un point : la vulnérabilité des élèves entre les moments où ils sont pris en charge par l’établissement. De nouveau, les horaires nocturnes de Matis avec des déposes de bus scolaires parfois deux heures avant l’ouverture de l’établissement le matin, sont pointés du doigt. Les élèves sont de véritables proies pour les délinquants qui peuvent faire main-basse sur les portables ou sur de l’argent liquide.
Les transports scolaires en souffrance
Cette fois-ci, les élus du département avaient été conviés, l’oubli des précédentes réunions est réparé. Or, la compétence du transport scolaire leur revient. Issa Issa Abdou, vice-président en charge du social nous rapporte son intervention sur les problématiques organisationnelles du ramassage scolaire : « Nous devons revoir les conditions d’attribution de ce marché, notamment en terme de sous-traitance. » Tous les transporteurs ne respecteraient pas le cahier des charges.
Une autre intervention de l’élu concernait son domaine, l’action sociale et par extension, l’accès au droit : « Les plaintes ne sont pas toujours déposées. Nous allons réfléchir à accompagner la mise en place d’une permanence du tribunal dans les Centres communaux d’action sociale des mairies. »
Outre le matin, la plage de repas méridien est également un problème. Les élèves ne souhaiteraient pas déjeuner à la cantine, et préfèreraient se rendre sur des points éloignés, notamment en zone Nel, nous rapporte Didier Cauret, directeur de cabinet du recteur, « mais là, ils se font agresser. Un élève a été pris à partie par une bande pour leur acheter à manger. » Inciter à rester au sein de l’établissement plutôt que de risquer de se faire agresser devrait être en toute logique la bonne orientation, quitte à revoir la qualité des repas avec le prestataire.
Quant à l’accueil des élèves tôt le matin, le rectorat réfléchit à proposer un accueil au collège K2. Selon la même logique que l’élargissement des horaires d’ouverture à Dzoumogne et de l’ouverture de la MJC de Kawéni pour le LPO.
Un point sera fait dans un mois environ.
Anne Perzo-Lafond