« Le changement de paradigme économique pour un modèle plus soutenable », est un des principaux axes de travail de CAP Business Ocean Indien. Son but : construire un plaidoyer et mobiliser les entreprises que l’organisation représente, c’est-à-dire les 200.000 adhérents des associations professionnelles et des Chambres de commerce et d’industrie des Comores, de Madagascar, de Maurice, de Mayotte, de la Réunion et des Seychelles.
Un programme de coopération visant à l’émergence de filières régionales de gestion des déchets a été mis en œuvre durant près de deux ans par CAP Business Océan Indien. Il s’est achevé par un atelier de travail, organisé à Maurice les 24 et 25 février, avec des dirigeants d’entreprises, d’associations professionnelles, des responsables des pouvoirs publics, d’ONG et de partenaires de développement, comme l’Agence française de développement, la Région Réunion et la Commission de l’océan Indien.
« Le modèle économique que nous suivons aujourd’hui sera bientôt insoutenable, a affirmé Pascal Plante, président de CAP Business OI, ex-Union des Chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien. Nous devons agir ensemble pour ne pas compromettre la capacité des futures générations à s’épanouir de manière durable. »
Il s’agit de ne plus considérer « le déchet » comme une matière dont il faut se débarrasser, mais plutôt comme une ressource. « Dans nos îles cette économie circulaire ne peut être pensée à l’échelle d’un seul territoire. » Les acteurs économiques présents, issus de toutes les îles du sud-ouest de l’océan Indien, ont identifié des projets de collaboration qui permettent d’envisager des succès rapides autour de la structuration de filières de gestion de déchets sur plusieurs territoires.
Un dispositif pour pallier l’absence de tri à la source
Par exemple, l’entreprise réunionnaise Fourmize qui achète à des particuliers des déchets recyclables avec des bons de réduction dans des commerces associés. Ce projet social et solidaire concerne plus particulièrement des populations qui ne pratiquent pas le tri sélectif à la source. Il est donc réplicable sur d’autres territoires. Comme celui de la startup Eco warriors, un développeur mauricien d’applications pour mobiles dont l’une d’entre elles calcule le coût économique et environnemental pour les entreprises de la non-prise en compte de la gestion des déchets.
De potentiels transferts d’expertises ont aussi été mis en avant, notamment sur des méthodes simples et peu couteuses de valorisation sur place des huiles minérales. A l’occasion de cet atelier, a été présenté aussi le projet de mise en place à Maurice de filières à Responsabilité élargie aux producteurs, grâce à la transposition du modèle qui fait ses preuves depuis plusieurs années à La Réunion et à Mayotte.
Concernant ces initiatives qui existent déjà, Cap Business s’est engagé à faciliter leur expérimentation sur un premier territoire et dans un second temps leur duplication sur d’autres. Pour aller vers des filières plus structurantes sur le moyen terme, les acteurs ont fait remonter un besoin d’accompagnement des Etats pour la mise en place de cadre règlementaires facilitateurs de l’initiative privée dans le domaine, notamment les règlementations sur la Sortie du Statut de Déchets.
Cap Business Océan Indien portera cette demande du secteur privé devant le Conseil des ministres de la COI, pour que les autorités publiques de la sous-région cernent les enjeux et puissent agir, dans un esprit de collaboration publique-privée.