La question restait en suspens : les territoires d’outre-mer, toujours au stade 1 de l’épidémie de Covid-19, serait-ils logés à la même enseigne que la métropole, après les annonces du premier ministre Edouard Philippe ? On pouvait s’attendre à une réponse positive, étant donné que le 1er article de l’arrêté pris par le ministre de la Santé Olivier Véran, sur la fermeture des lieux recevant du public, est noté comme « applicable sur le territoire de la République ».
Comme annoncé, Annick Girardin, ministre des outre-mer, a tenu ce jour une réunion de travail avec l’ensemble des préfets et des Agences régionales de santé (ARS) de Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon afin d’évaluer l’application des mesures de prévention, de lutte contre la propagation du virus et de protection des plus vulnérables face à l’épidémie de coronavirus Covid-19.
En accord avec le Premier ministre, elle a décidé que les mesures qu’il a annoncé hier « s’appliqueraient toutes à compter de ce soir dans ces territoires », précise un communiqué du ministère des outre-mer. « Ainsi, les lieux recevant du public non indispensable à la vie du pays seront fermés jusqu’à nouvel ordre. »
« Nous anticipons de 5 semaines »
Une décision qui va dans le bon sens pour le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, qui nous a confié : « Nous anticipons ainsi de 5 semaines sur une évolution qui aurait pu se rapprocher sinon de ce que vit la métropole ».
Sont concernés les salles d’auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple, les centres commerciaux, les restaurants et débits de boissons, les salles de danse et salles de jeux, les bibliothèques, centres de documentation, les salles d’expositions, les établissements sportifs couverts, et les musées.
Les navires de croisière qui avaient reçu un accueil mouvementé à La Réunion et en Martinique, et les navires à passagers transportant plus de 100 passagers, (dont les barges!), ne peuvent plus faire escale dans les eaux intérieures et les eaux territoriales des départements et régions d’outre-mer, jusqu’au 15 avril 2020.
Il a été demandé aux préfets, en lien avec les ARS et les élus des territoires, de prendre toutes les initiatives utiles pour adapter ces mesures aux réalités de nos territoires et de mettre en place les mesures complémentaires utiles à la vie quotidienne.
Le recours au télétravail est encouragé, pour permettre à un maximum de personnes à rester chez elles. Il est demandé aux préfets de prendre des mesures complémentaires utiles à la vie quotidienne, et proche de la situation de chaque territoire.
Anne Perzo-Lafond