Dans une vidéo postée sur Facebook depuis son domicile où il est confiné, le président Soibahadine Ibrahim Ramadani appelle les habitants à la prudence et au respect des gestes barrières et de confinement, « la clef du succès face à ce virus ».
Détaillant les mesures prises comme « la réouverture des PMI pour assurer des consultations importantes, en particulier les primo-vaccins, l’adaptation du service de transports par barge compte tenu de la limitation des déplacements (…) aux côtés de l’Etat, de l’Agence régionale de santé de Mayotte et de tous les acteurs locaux, nous faisons le nécessaire pour faire face à cette situation sans précédent », il annonçait proposer à l’Assemblée départementale « le doublement de l’enveloppe de crédits accordés aux entreprises ainsi que des mesures d’exonération de l’octroi de mer ». Le hic c’est que l’enveloppe de départ n’était pas précisément évaluée, « entre 3 et 5 millions d’euros », avait indiqué l’élu chargé des Finances Ben Issa Ousseni.
Rappelons qu’à La Réunion, Etat et Région confondus ce sont 75 millions d’euros qui partent vers le secteur économique.
Deux points qui répondent néanmoins aux inquiétudes du patronat puisque dans un courrier qui lui était adressé ce mardi, Carla Baltus rappelait « l’engagement ferme » du Président de la République, « celui de ne laisser aucune entreprise faire face au risque de faillite ». La chef d’entreprise sollicite des aides et subventions en soutien à l’économie locale, des prêts à taux zéro, une simplification des démarches pour les entreprises, et « une indemnisation des secteurs les plus touchés que vous gérez via vos marchés, les Organismes de formations, les entreprises du BTP, les transports scolaires et autres ».)
Les besoins estimés entre 10 et 20 millions d’euros
Le Medef estime les besoins des entreprises à 10 à 20 millions d’euros. Ce qui dépasse largement le budget envisagé par le préfet lors de la mise en place de la Cellule de crise avec le Département et la CCI. Lors de sa mise en place, les organisations syndicales et patronales n’étaient pas conviées.
Le plus urgent dans l’immédiat est de soutenir la trésorerie « en prenant l’engagement de payer immédiatement vos factures impayées y compris celles de 2020 », et d’octroyer des subventions.
Evoquant son secteur des transports scolaires, Carla Baltus rapporte que beaucoup ont sollicité des financeurs « qui refusent le report de leurs échéances de crédit de leurs bus ? Beaucoup vont perdre leurs assurances faute de manque trésorerie. La somme de 1.500 euros annoncée par le gouvernement ne lui semble pas raisonnable, le Département avait annoncé doubler ce montant.
Pour les aider, notre analyste Issihaka Abdillah avait suggéré la gratuité des barges pour le transport de marchandises. Le conseil départemental s’est tout d’abord adressé aux personnels de santé qui pourront traverser gratuitement avec leurs véhicules, ainsi que les forces de sécurité, sur présentation d’un justificatif. Les piétons sont également concernés par cette gratuité.
Anne Perzo-Lafond