Les capacités de réanimation renforcées à Mayotte

Le premier ministre et son ministre de la Santé ont détaillé ce samedi les moyens humains et matériels que le gouvernement met en place sur le plan national, notamment pour les outre-mer.

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La Cellule de crise présidée par Thomas Degos place Beauvau

Une commande d’un milliard de masques et de 5.000 tests a été passée sur plan national, doublée de l’objectif de 14.000 lits de réanimation. Dans une interview au Parisien, le ministre de la Santé a confié avoir mis un place un « pont aérien étroit et intensif » entre le France et le très prisé centre de production de masques chinois, étant donné l’afflux de la demande mondiale. Une importation nécessaire, « car la France qui a besoin de 40 millions de masques par semaine, en produit 8 millions », rapporte le quotidien en ligne. Une première livraison de 5,5 millions de masques a été reçue ce lundi midi à Roissy.

Ces annonces chiffrées répondent à une perte de confiance de la population, concrétisée par une « sommation interpellative » d’un collectif de soignants qui souhaitent que soit rendu officiel le suivi des commandes passées. Ils ont d’ailleurs déposé plainte contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn, pour « mensonge d’Etat », notamment en raison de la pénurie de masques et de matériel de protection pour les soignants.

Parmi les annonces des deux ministres, celle de « mesures particulières » prises pour les territoires d’outre-mer. Edouard Philippe a souligné qu’il s’agissait de territoire aux « situations spécifiques », « leur capacité sanitaire repose sur l’idée qu’on peut, pour les cas les plus graves et sensibles, évacuer sanitairement vers la métropole. » Ce qui met en évidence le cas de Mayotte, coupée sur le plan aérien du reste du monde depuis ce samedi, une mesure qu’il aurait fallu prendre bien plus tôt, pour réduire le nombre de cas, et éviter, voir raccourcir, le confinement. Ou bien, proposer comme c’est le cas seulement ce week-end à La Réunion et à Mayotte, une « quatorzaine » encadrée, dans un lieu d’accueil spécifique.

Le médecin, cette denrée rare même à l’étranger

Les besoins se concentrent sur la réanimation

Sur le plan sanitaire, les capacités sont revues à la hausse. Si ce lundi, seulement 3 malades étaient placés en réanimation au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), les besoins pourraient augmenter avec une dizaine de nouveaux cas détectés par jour en moyenne. Dominique Voynet la présidente de l’ARS Mayotte nous avait indiqué que de nouvelles structures allaient être mises en place pour accroitre le nombre de lits de 16 à 50, mais s’inquiétait de pouvoir mettre en face, un nombre de respirateurs suffisant. Le premier ministre a rassuré, en indiquant « 7 respirateurs supplémentaires » pour Mayotte. Nous reviendrons sur les applications concrètes de ces annonces pour le territoire.

A côté de ces moyens matériels, des soignants supplémentaires seront affectés vers les outre-mer, « via la réserve sanitaire », « c’est déjà le cas aux Antilles où le Covid sévit au stade épidémique », soulignait le premier ministre. Des médecins étrangers « qui ont des diplômes hors Union Européenne » seront sollicités, « comme la loi nous y autorise ». Rappelons toutefois que l’épidémie et mondiale, et que chaque pays doit être en train de compter ses médecins. Un décret sera publié la semaine prochaine.

Le navire « Mistral » est confirmé dans la zone océan Indien, comme le Dixmude aux Antilles-Guyane, parce que présentant « des capacités sanitaires de délestage ». La polémique fait rage sur leur réelle action une fois sur place. Selon Edouard Philippe, ils pourront « accueillir des patients, décharger les hôpitaux sur place et assurer des flux logistiques indispensables. »

Pour diagnostiquer les cas de Covid-19, des machines supplémentaires ont été achetées et acheminée aux Antilles et à La Réunion.

A.P-L.

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