Le Mistral attendu ce samedi à Mayotte sur fond de polémique à la tête de l’Etat

Navire-hôpital ou simple soutien logistique ? Entre le discours du premier ministre samedi, qui colle aux demandes du personnel hospitalier, et la déclaration de sa porte-parole ce mercredi, il y a eu de la déperdition.

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Le porte-hélicoptère amphibie Mistral arrive samedi à Mayotte (©defense.gouv.fr)

Il y a contradiction à la tête de l’Etat. Samedi dernier, lors de la présentation des moyens alloués aux services de réanimation en outre-mer, le premier ministre Edouard Philippe indiquait que le Mistral dans l’océan Indien et le Dixmude aux Antilles-Guyane, pourraient (à 50 minutes) « accueillir des patients, décharger les hôpitaux sur place et assurer des flux logistiques indispensables. » Ecouter son discours (à 50 minutes) relayé par reunionla1ère.

Alors que le Mistral est annoncé à Mayotte ce samedi, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, douche les espoirs de la communauté médicale de Mayotte, en informant du contenu des missions des deux porte-hélicoptères amphibie : « Ces deux porte-hélicoptères ne seront pas utilisés comme des bateaux-hôpitaux », sous-entendu, pas question d’y transférer des patients. « Ils vont transporter du matériel sanitaire. Ils apporteront un soutien logistique important, notamment en matière de sécurité civile car ils embarquent des hélicoptères qui seront importants pour pouvoir réaliser par exemple des évacuations sanitaires rapides », poursuivait la porte-parole.

Il faut dire que les outre-mer, avec environ 700 cas, sont pour l’instant beaucoup moins touchés que la métropole, mais leur système sanitaire inquiète malgré tout les gouvernants, d’où l’opération Résilience annoncée par le président de la République. Notamment parce que le virus y a sévi environ un mois après la métropole, d’où un probable décalage.

Le Mistral arrive donc à point nommé. Il dispose de deux chalands et d’un EDAR, de 4 hélicoptères (2 Gazelle, 1 Alouette et un NH90 italien) et d’un hôpital de type rôle 2. Il vient de se ravitailler à Mahé (Seychelles). Selon l’état-major des armées cité par ouest-france.fr, il a les capacités de « participer à du transport de fret humanitaire, fournir un élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale (ESCRIM) ou de secours, projeter des forces de sécurité ou encore être utilisé comme hôpital de délestage, à la condition de bénéficier d’un renfort sanitaire pour armer l’hôpital ». On espère donc qu’il sera utilisé au maximum de ses capacités à Mayotte.

Anne Perzo-Lafond

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