La fourniture de masques était une promesse de l’ARS aux quelque 150 infirmiers libéraux de l’île. Jusqu’alors, ceux-ci étaient contraints de travailler avec du matériel inadapté à leurs fonctions. Les infirmiers réclamaient notamment des masques FFP2, et non des masques chirurgicaux.
« Ils nous équipent avec des masques chirurgicaux, or on sait que ces masques ne protègent pas les soignants. Quand vous êtes en formation dans une école d’infirmier, si vous mettez un masque chirurgical vous n’avez pas le diplôme » indique Eric Roussel, de l’union régionale des professionnels de santé. «
« On a eu une première distribution mardi dernier, et on avait fait une demande de masques FFP2 en cas d’urgence. Mme Voynet a réussi à faire une distribution de vieux stocks. »
Mais ces praticiens qui travaillent au contact des patients s’attendaient à autre chose. Samedi, un premier stock a été livré aux pharmaciens, chargés de redistribuer les masques aux infirmiers. Mais quand ces derniers ont ouvert les paquets, plusieurs ont déchanté. » Des infirmières ont eu des lots sans soucis et travaillent avec sans difficulté » explique Eric Roussel. Pour d’autres, « on a des mauvaises odeurs, des traces de moisissure,plus de 30% du stock est obsolète. On a vu la date de fabrication de 2001, ils sont donc périmés depuis 2011 ou 2012, puisque c’est valable 10 à 15 ans. Ce qui ressort c’est l’odeur de rance, on peut imaginer que des moisissures sont entrées dans tous les filtres. »
Un risque qui avait déjà été avancé et reconnu par l’ARS. Lors d’un point presse, Dominique Voynet avait expliqué que des stocks périmés seraient distribués, et qu’il appartenait aux professionnels de santé de jeter les lots inutilisables.
Toutefois face à cette déception, les infirmiers prennent sur eux et demandent à l’ARS d’assurer le minimum.
« On demande le minimum de protection respiratoire, des masques FFP2, il en faut 2 à 3 par jour, multiplié par 150 infirmiers, soit 350 par jour, en les utilisant par tranche de 4 heures. » Un rythme qui là encore, serait recalé en école d’infirmiers. « on est censé le changer entre chaque patient » rappelle Eric Roussel.
Les infirmiers comptent désormais sur la solidarité à l’échelle du département, pour obtenir des masques artisanaux en tissus, ou des productions des entreprises locales. D’autres professionnels peuvent aussi aider. Des masques destinés au BTP ou des blouses de carrossier peuvent ainsi dépanner. A bon entendeur.
Y.D.
Ce n’est pas pour rien qu’on fait appel aux entreprises pour des masques de beauté en tissu pour nous faire fermer les yeux sur la réalité.
Honteux… on a la « chance » d’avoir un peu d’avance sur la métropole en terme de contagion et ils sont pas capables d’anticiper et de tester et trouver des masques….
Comme à la Réunion.