Mortalité accrue de 30% sur les 3 premières semaines de mars à Mayotte, la dengue sur la sellette

L’INSEE colle à l’actualité épidémique en comparant le nombre de décès en mars aux autres années. Alors qu’on voit se dessiner l’impact de l’épidémie de Covid-19 dans les autres départements, le nôtre est le 4ème plus touché, pour d’autres raisons.

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Un cimetière mahorais en Petite Terre

Exceptionnellement pendant la pandémie de Covid-19, l’INSEE délivre le nombre de décès en France par jour et par département. Chaque semaine, une actualisation des chiffres sera donnée le vendredi. En raison d’un dysfonctionnement, le département des Bouche du Rhône n’est pas pris en compte.

Au niveau national, le nombre de décès enregistrés entre le 1er et le 23 mars 2020 est supérieur à celui pris sur la même période en 2019 : 39.707 (hors Bouche du Rhône), contre 39.141 en 2019. Un nombre malgré tout encore inférieur aux décès survenus sur la même période de 2018, 44.443,où la grippe saisonnière avait été « virulente au mois de mars », analyse l’INSEE.

En 2019, la France comptait 612.000 décès, ce sont donc en moyenne 1.670 personnes qui meurent chaque jour dans notre pays. Avec des variations chaque année imputable à la plus ou moins grande virulence de la grippe saisonnière pendant les mois d’hiver.

Les régions Grand Est et Ile-de-France comptent respectivement 19% et 11% de plus de mortalité sur cette période en 2020 que l’année précédente, et +6% en Corse.

14 décès de plus sur 3 semaines à Mayotte

Comparaison du nombre total de décès sur les 3 premières semaines de mars en un an (INSEE)

Quatre départements se distinguent par un fort excédent de mortalité entre le 1er et le 23 mars 2020 par rapport à la même période en 2019 : le Haut-Rhin (+ 84 %), la
Corse du Sud (+ 40 %), les Vosges (+ 33 %) et Mayotte (+ 30 %). Étonnant pour notre département qui enregistre 61 décès au lieu de 47, soit 14 de plus qu’en 2919 sur cette période, alors que nous n’avions jusqu’au 23 mars, connu aucun décès du Covid-19.

Il faut donc vraisemblablement se tourner nous aussi vers l’impact de la grippe saisonnière, mais aussi et surtout, vers l’épidémie de dengue particulièrement virulente cette année. Elle a d’ailleurs occasionné plus ou moins directement 5 décès officiels, enregistrés avant le mois de mars. Il est fort possible que des personnes âgées ou fragiles qui ont été affaiblies par une dengue non diagnostiquée, en soit décédées. Elles sont ensuite rapidement enterrées.

Ces données sont avancées comme provisoire, puisque transmis par voies dématérialisées. Ainsi, les chiffres donnés pour les deux premières semaines ont été revus ensuite à la hausse, +5%. Les données sont ensuite fournies aux épidémiologistes qui pourront livrer une analyse approfondie. Sans doute à Mayotte également.

Consulter le communiqué INSEE mortalité 23 mars 2020

Anne Perzo-Lafond

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