La défection en masques, test, et Chloroquine est nationale. Plutôt que d’en convenir, le discours tenu par les Agence régionale de Santé (ARS) a été de moraliser sur leur utilisation, « les tests ne sont pas toujours probants », l’utilité des masques était suspectée, « pour les professionnels de santé, ou pour un malade », mais sait-on quand on le devient. Des chiffres implacables mettaient en évidence les manquements : le lent déroulement du compteur des décès à Taïwan, en Corée du Sud et en Allemagne, et le rythme rapide de celui de la France, de l’Espagne ou de l’Italie. Avec comme corolaire, le confinement. Et sans doute un crash économique.
Pour la dénoncer, le vice-président de la région Ile-de-France Patrick Karam a déposé plainte contre son Agence régionale de Santé, il était fort à parier que d’autres allaient suivre. C’est le cas de la Guadeloupe, où le syndicat UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe) a obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif*. Dans un arrêté datant du 28 mars, rapporté par Outremer360.com, le juge a estimé que « ne pas commander en nombre suffisant ces tests et ces médicaments porte une atteinte grave et manifestement illégale au respect de la vie protégé notamment par l’article 2 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». Il ordonne la commande de tests et de chloroquine « en nombre suffisant pour couvrir les besoins présents et à venir de la population de l’archipel guadeloupéen ».
Mayotte est l’île la plus touchée des Outre-mer, rapporté au nombre d’habitants (147 cas ce dimanche pour 300.000 habitants actualisé depuis 2017), soit un rapport de 0,049, quand il est de 0,034 pour la Guadeloupe, 0,04 pour la Martinique, 0,023 en Guyane, et 0,039 à La Réunion. Une double peine ici, puisque sévit une forte épidémie de dengue qui mobilise les soignants depuis plusieurs semaines.
A Mayotte, c’est l’avocat Nadjim Ahamada qui adopte une démarche incisive à l’instar d’une partie des autres territoires français, en appelant les citoyens à s’insurger contre la « gestion calamiteuse » de la crise, en déposant plainte pour retards à l’allumage, contre le préfet « en ne fermant pas l’aéroport », et contre l’ARS, « en ne mettant pas en quatorzaine les passagers venant de métropole »
A.P-L.
* Le Conseil d’Etat l’a annulé estimant que les tests étaient effectués en nombre suffisant, et que l’efficacité de la prescription de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 n’est pas avérée
Le conseil d’état a annulé le jugement de Guadeloupe. Fin du game. L’avocat politicien mahorais cherche à faire du buzz pour les prochaines municipales.
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