Coronavirus : ouverture de l’internat de Tsararano ce mardi

Alors que le Covid19 continue à se propager à Mayotte, l'agence régionale de santé a préparé la prolongation du confinement annoncée hier soir. L'internat de Tsararano ouvre pour accueillir des cas contacts particulièrement fragiles, et les ponts aérien et maritime se précisent.

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Dominique Voynet

Face à l’épidémie de coronavirus, Mayotte s’organise. Confinement, approvisionnement et organisation hospitalière sont au coeur du travail de l’Agence régionale de santé.

Tout d’abord, une nouvelle a priori rassurante : la plupart des contaminations sont des cas-contact, ou des cas liés à l’environnement hospitalier. Ce qui est plus inquiétant c’est que cette dernière catégorie augmente. « On a de plus en plus de cas hospitaliers » souligne Dominique Voynet, directrice de l’ARS qui note principalement « des cas apparus autour du centre de santé de Mramadoudou et celui de Petite Terre (…) Décision a été prise de procéder à des tests largement parmi le personnel de ces deux centres de santé » informe la directrice qui étudie aussi une révision des procédures internes pour limiter la propagation « entre personnels de santé ».

Néanmoins le comportement du virus à Mayotte interroge, et l’ARS a demandé au ministère de la Santé une étude sur certaines spécificités locales, avec notamment une propagation qui n’est pas homogène.

« En dehors de ces situations hospitalières, on a très peu de cas, et les cas nouveaux restent concentrés dans la zone de Mamoudzou et dans le sud de l’île. On est dans une phase où on s’interroge beaucoup » souligne la directrice. « On a l’impression que depuis quelques jours la situation se tasse un peu. On ne sait pas l’expliquer et on n’est pas totalement rassurés par ces chiffres, car le confinement n’est pas totalement respecté. On est aussi confrontés à des situations cliniques qui ressemblent à du Covid mais qui n’en sont pas. »

Parmi les malades, beaucoup souffrent de la dengue, ce qui va motiver un retour à l’effort de lutte contre cette épidémie, passée sous silence mais toujours bien présente à Mayotte.

« On a plus de pathologies liées à la dengue qu’au coronavirus actuellement » alerte Dominique Voynet.

Le lycée de Tsararano à Dembéni

Concernant le coronavirus, le centre d’hébergement de Tsararano doit ouvrir ce mardi, avec 2 ou 3 patients dans un premier temps « avec plusieurs précautions : seules des personnes volontaires y vont, comme des personnes isolées, déjà malades, pour les protéger. Elles peuvent être envoyées par le Samu ou par Santé Publique France quand il y a une identification de cas contact et que la personne ne peut pas s’isoler chez elle. Les personnes hébergées devront respecter un isolement strict et on va assurer un suivi infirmier » détaille Dominique Voynet. Elle rappelle aussi que « le centre n’est pas destiné à des personnes qui ont des signes de gravité, mais à des gens qui vont bien et doivent s’isoler de leur entourage ». A terme et si c’est nécessaire, l’internat pourra accueillir jusqu’à 50 confinés.

Le RSMA désigné comme « Centre de suivi sanitaire collectif »

C’est moitié moins que le RSMA, qui va recevoir de nouveaux locataires d’ici la fin de la semaine. Des Français vont en effet être rapatriés des Comores et conduits directement en quarantaine sur la base militaire.

« Dans les jours qui viennent on va accueillir 2 pics de voyageurs. D’une part les professionnels de santé de la réserve sanitaire (attendus ce mardi NDLR), puis nous avons des Français qui étaient aux Comores et qui, comme ceux venant de Madagascar, vont passer 2 semaines au RSMA, elles ont été prévenues des règles du jeu et qu’elles seront confinées et surveillées sur le plan médical.

Certaines seront évacuées d’emblée par le Samu à leur arrivée en raison de ruptures de traitement » durant leur séjour rajoute-t-elle.

Le Marion Dufresne est attendu avec une double mission

La prolongation du confinement impose aussi celle des ponts aérien et maritime pour approvisionner Mayotte en équipements, nourriture et pièces détachées (automobile notamment). « Le Champlain est arrivé [dimanche], le Mistral arrivera le 15 ou le 16 avril avec beaucoup de matériel et de l’alimentation ; il apporte 250 tonnes (…). Le Mistral va faire des aller-retour et deux A400M (avions cargo de l’armée) sont attendus à la fin du mois » indique aussi Mme Voynet.

Enfin, s’il était attendu de pied ferme pour ses missions scientifiques sur le volcan sous-marin, « le Marion Dufresne va arriver à la fin du mois aussi, pour le volcan mais aussi pour apporter du matériel » de La Réunion, conclut la directrice.

Y.D.

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