Le confinement reste compliqué pour une grande partie des Mahorais confirme l’Insee

Logement, éducation, hygiène, les règles de confinement sont presque impossibles à respecter pour une partie de la population de Mayotte confrontée à des conditions de vie précaires, incompatibles avec les mesures nationales de lutte contre le virus.

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Les conditions de logement rendent le confinement impossible pour beaucoup

Une nouvelle publication de l’Insee, l’institut national des statistiques et études économiques vient confirmer ce que chacun présentait à Mayotte. Les conditions de vie des ménages à Mayotte, souvent précaires, rendent difficiles voire parfois impossible le respect des mesures barrières et notamment du confinement.

L’accès aux équipements d’hygiène (eau courante) pose un premier problème majeur

« Se laver les mains très régulièrement peut poser des difficultés à de nombreux habitants : en 2017, 81 000 personnes ne disposent pas d’eau à l’intérieur de leur logement, soit un habitant sur trois. L’eau manque ainsi dans 29 % des logements mahorais soit deux fois plus qu’en Guyane. Respecter une distanciation sociale est également difficile à mettre en œuvre compte tenu de la forte densité de population » indique l’Insee qui rappelle que Mayotte a la plus forte densité de population derrière l’Île de France.

Ensuite, les logements trop petits et surpeuplés rendent le fond du confinement une gageure.

Ainsi 40% des habitants de Mayotte occupent une habitation dite fragile, le plus souvent en tôle. 56% d’entre eux n’ont pas d’accès à l’eau, et 21% n’ont pas d’électricité.

Près de la moitié de ces logements sont composés de seulement une ou deux pièces, ce qui tranche avec une démographie plus élevée qu’en métropole. Résultat, 56% des logements sont dits « suroccupés », près d’un tiers des habitants vivent à quatre ou plus dans ces logements d’une à deux pièces.

0.9 % de plus de 75 ans

Parmi les difficultés rencontrées par ces habitants, la chaleur qui règne dans ces logements précaires rend impossible d’y rester enfermé. Seul un logement sur cinq est climatisé.

Par ailleurs, le confinement pose aussi la question de l’isolement, sur une île où la vie sociale en extérieur et le rapport aux aînés sont particulièrement importants. « Les personnes âgées nécessitent une attention particulière dans le cadre du développement de la pandémie » indique l’Insee.

En effet, «  Mayotte est un territoire jeune, où la moitié de la population a moins de 18 ans. Les personnes âgées sont peu nombreuses : ainsi, seules 2 350 personnes de 75 ans ou plus résident à Mayotte. Elles représentent seulement 0,9 % de la population mahoraise. Cependant, 30 % d’entre elles vivent seules »

La fracture numérique pose la question de l’interruption des cours

Les plus jeunes sont également pénalisés, par la fracture numérique notamment. Alors que les enseignants sont invités à faire l’école depuis chez eux, et à communiquer avec leurs élèves via des plates-formes dédiées en ligne, l’Insee rappelle qu’en 2018, seuls 17% des ménages ont un accès internet en haut débit. Cette part tombe à 3% des 20% de ménages les plus pauvres.
« Ces conditions rendent difficiles le suivi d’une scolarité à distance » souligne l’institut. Une situation d’autant plus impactante que peu de parents ont le bagage nécessaire pour accompagner leurs enfants dans leur scolarité à la maison, 70% des enfants mineurs ont des parents sans diplômes contre 11% en métropole.

Ce constat vient donc appuyer de manière chiffrée ce qui sonnait déjà comme une évidence : la difficulté à transposer telles quelles les mesures nationales de lutte contre l’épidémie. Ces données alarment aussi sur la difficulté à contenir la propagation du virus s’il se répand dans les quartiers les plus fragiles.

Y.D.

3 Commentaires

  1. Un poil d’honnêteté ? SVP ! Je parle des commentaires, entre autres ! Ce ne sont pas toujours les autres, en tout cas dans mon bled ! Les commerces ouverts avec la foule dedans … Pas de masque dans la rue … Les commerçants sans masque à part « Douka Be  » et « Jeje » … La foule d’un vendredi après-midi dans la rue de la Mairie … Encore une fois : acceptons de remettre en cause NOS pratiques ! Ça faisait plusieurs jours que je n’étais pas sorti (age + diabète + problèmes cardiaques et respiratoires … Et je n’ai pas encore envie de crever !) … Je suis revenu il y a deux ou trois mois au niveau du monde dans la rue principale ! ET sans masque ni distance !!

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