Déjà publiée sous une forme d’alerte sur les mauvaises conditions de confinement, l’étude de l’INSEE est reformatée et permet de donner un autre éclairage sur le confinement à deux vitesses que nous vivons.
Bien que saturant d’un confinement qui dure depuis maintenant deux mois, une partie de la population prend son mal en patience et obéit aux consignes de non regroupement. Il s’agit vraisemblablement de la petite moitié de l’île qui vit dans les logements adaptés à la taille de la famille, et encore, ceux qui ont plus de 18 ans, car c’est compliqué pour l’énorme proportion de jeunes de rester enfermés.
A la lecture de ces quelques statistiques, on comprend qu’il va être compliqué de maintenir le confinement sur une longue période. Et que l’accent doit être plutôt mis sur les gestes barrières et les distances physiques.
En France *, 5 % des logements sont trop petits par rapport à la taille des ménages qui y habitent. Dans le département, cette situation concerne, en 2017, plus de la moitié des logements. Surtout, 8 maisons en tôle sur 10 sont suroccupées.
Ces dernières n’offrent de plus qu’un confort rudimentaire : moins de la moitié ont l’eau courante et le confort sanitaire de base y est marginal (5 %).
Si une partie des guadeloupéens manifeste contre les coupures d’eau les privant de conditions d’hygiène élémentaires, se laver les mains très régulièrement peut poser des difficultés à de nombreux habitants à Mayotte aussi : en 2017, 81.000 personnes ne disposent pas d’eau à l’intérieur de leur logement, soit un habitant sur trois. L’eau manque ainsi dans 29 % des logements soit deux fois plus qu’en Guyane. « Rendant difficile les recommandations du Le « ketsi dagoni », « restez chez vous » », souligne l’INSEE.
70% des parents sèchent sur l’école à la maison
Les situations de suroccupation sont particulièrement aiguës dans les villages situés dans les communes de Mamoudzou, Koungou, Dembéni et à Dzaoudzi en Petite-Terre. Ils rassemblent en effet une forte densité de population associée à une forte concentration de maisons en tôle. À l’inverse, les conditions de vie sont meilleures dans les villages de l’Ouest : meilleur accès à l’eau et au confort sanitaire, davantage de maisons en dur.
Enfants en bas âge, écoliers, collégiens, lycéens, ou jeunes non scolarisés.
A Mayotte, la moitié de la population a moins de 18 ans. Dans le département, 130.000 mineurs sont soumis au confinement.
Parmi eux, trois quarts des enfants vivent dans une famille nombreuse et un tiers dans une famille monoparentale.
La continuité pédagogique est problématique : 70 % des enfants mineurs ont des parents sans diplôme (12 % en France*). Les enfants vivant dans une famille monoparentale sont particulièrement concernés (82 %).
En cette période de confinement les personnes âgées vivant seules sont particulièrement vulnérable.
L’isolement est en effet susceptible d’avoir des conséquences sur le moral mais aussi sur la santé, et peut complexifier les actes indispensables de la vie quotidienne (faire ses courses, se faire soigner…).
Les personnes âgées sont peu nombreuses : ainsi, seules 2 300 personnes de 75 ans ou plus résident dans le département. Elles représentent seulement 0,9 % de la population mahoraise. Cependant, un quart d’entre elles vivent seules.
* Hors Mayotte en 2016.
Trouvez leur toutes les excuses du monde pour légitimer le non respect du confinement.
Intéressant cet article! Pas mal de facteurs éclairants.
Et donc, par rapport à tout ça, il faut déconfiner? Sans tenir compte de la progression de la pandémie ?
Allez-y! Faites donc! Concernant ma famille, c’est mon mari et moi qui décidons.
Quand nous jugerons que nous pouvons déconfiner nos enfants et les envoyer à l’école, avec moins de risques, nous le ferons
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