Le confinement a compliqué l’enquête, mais celle-ci porte ses fruits. Lors des émeutes de Koungou en décembre, nuit après nuit des dizaines de jeunes armés de pierres montaient des barrages et harcelaient les forces de l’ordre. Au fil de ces événements, plusieurs gendarmes ont été blessés. Ordre avait alors été donné d’identifier les fauteurs de trouble. Tandis que plusieurs d’entre eux tenaient un barrage pour bloquer les automobilistes et faire réagir les gendarmes mobiles, une équipe du GIGN prenait des photos de bonne qualité des émeutiers. Dans les mois qui ont suivi, il a fallu identifier ces derniers, associer les pseudonymes de chacun à un nom et une adresse et… les arrêter.
C’est ce qui a été fait en début de semaine dernière, avec l’identification et l’interpellation de huit jeunes, dont deux de 20 ans, les six autres étant mineurs.
Les deux majeurs ont été déférés et jugés en comparution immédiate vendredi après-midi. Tous deux ont cherché à minimiser les faits. L’un tentant de convaincre les juges qu’il était rentré chez lui avant l’arrivée des gendarmes, sans parvenir à expliquer dans ce cas, comment ces derniers ont bien pu le prendre en photo au milieu des autres protagonistes. L’autre reconnaît avoir lancé des pierres vers la route, mais assure malgré le nuage de lacrymogènes qu’il n’a touché aucun militaire. Selon lui le but était seulement de les faire tourner en bourrique. Un « jeu du chat et de la souris » qui rejoint le témoignage des gendarmes eux-même, qui dans leurs rapports décrivent des « pluies de projectiles » et des « guet-apens ».
Toujours est-il que cinq mois après les faits, la réponse policière laisse place à la réponse judiciaire.
La déléguée du procureur Chloé Cherel dénonce des « individus totalement hostiles » et distingue les personnalités différentes des deux prévenus. L’un, oisif, a quitté son emploi et erre depuis deux ans. L’autre, bachelier interdit d’études supérieures car il est né aux Comores, multiplie les mauvaises fréquentations depuis l’année dernière et la mort de sa mère. Ce dernier voulait » surtout faire comme les autres » selon le parquet. Qu’à cela ne tienne, ces élements de personnalité n’atténuent pas la « situation gravissime » à laquelle ils ont participé « tous les soirs ». Elle réclame contre eux respectivement 5 mois et 6 mois de prison sont 2 ferme pour l’un et 3 mois ferme pour l’autre.
Le tribunal, prenant en compte le casier vierge des deux jeunes et peut-être soucieux de ne pas charger la prison en période d’épidémie a durci le quantum de peine mais en excluant le mandat de dépôt. Les deux sont condamnés à respectivement 8 mois et 10 mois de prison avec sursis probatoire (ce qui implique un certain nombre d’obligations). L’un devra soigner son addiction à l’alcool. L’autre, indemniser deux gendarmes blessés la nuit où il a été pris en photo. Tous deux ont en outre, comme suggéré par leur avocat Me Mohamed, 280h de travail d’intérêt général à effectuer. Sous peine de partir pour de bon à Majicavo.
Y.D.
Donc ils sont libres pour recommencer la délivrance. La justice à Mayotte, c’est la merde.
Encore du sursis bravo
A situation extrême réponse extrême
Stop 🛑
Malambe tou Un clandestin qui voulait attenter à la vie des forces de l’ordre va se bronzer.Quel cynisme
Vive le covid19 plus de prison. Si c’est pas malheureux. Mtsss