L’avion sanitaire étudié par le service juridique du ministère de la Santé

Prochainement loué pour plusieurs centaines de milliers d'euros, l'avion sanitaire voulu par l'ARS ne devrait plus tarder. Le contrat entre l'ARS et l'entreprise propriétaire est entre les mains des juristes du ministère, leur réponse est attendue dans les jours qui viennent.

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CHM, Mayotte
"Envisager d’évacuer des patients vers Mayotte sachant que notre système de santé est très fragile n’est pas concevable", explique Ludovic Iché.

L’avion sanitaire en location est très attendu alors que la politique de l’ARS de Mayotte dépend de plus en plus des évacuations vers La Réunion. Le CHU y a réservé près de 100 lits, spécialement pour les patients Covid venant de Mayotte, afin de prévenir tout engorgement du CHM.

Les patients évacués présentent trois profils principaux. D’abord, il y a les urgences vitales, comme les crise cardiaques. La nouveauté, ce sont les cas Covid sans gravité, mais dont les soignants craignent que l’état ne se dégrade lors du seuil critique des 7e et 8e jour. Ils sont alors susceptibles de partir à La Réunion pour anticiper ce passage à risque. Enfin, les femmes enceintes présentant une grossesse à risque seront aussi confiées à La Réunion, afin de libérer de la place pour les mamans porteuses du coronavirus dans un service de néonatologie déjà bien chargé.

L’ARS constate en effet « beaucoup de femmes enceintes positives », et plusieurs bébés, « moins de cinq », ont été dépistés positifs au Sars-CoV2 peu après leur naissance, d’où une attention particulière envers ces patients fragiles.

Or, l’ARS rencontre selon sa directrice des réticences de la part du part du personnel naviguant à prendre en charge des patients Covid+ sur les vols commerciaux opérés trois fois par semaine. D’où la nécessité pressante de disposer d’un appareil ad-hoc. Un investissement coûteux, puisque le contrat se chiffrera à « plusieurs centaines de milliers d’euros par mois » selon l’ARS. Un contrat d’un montant tel que c’est le service juridique du ministère de la Santé qui est chargé de l’éplucher.

Interception de kwassas par la gendarmerie à Mayotte

L’ARS dément aussi les rumeurs qui vont bon train sur des patients arrivés des Comores. Si Mayotte a bien été sollicitée pour prendre en charge les patients Covid+ des îles voisines, l’ARS a refusé au regard de la « fragilité structurelle » du système de santé mahorais. C’est donc La Réunion qui a été désignée pour assurer la coopération sanitaire régionale. Jusqu’à présent, seuls deux patients comoriens ont été évacués du pays, dont un employé de l’Organisation mondiale de la santé. En outre, les quelques immigrés interceptés sur des kwassas et placés au CRA (devenu officiellement un centre d’hébergement de quarantaine pour étrangers en situation irrégulière) sont tous négatifs aux tests qui leur sont pratiqués. Il n’y a donc aucun cas avéré de malade du coronavirus arrivé des Comores clandestinement à Mayotte.

Y.D.

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