Première distribution de masques dans la rue

Des centaines de masques en tissus étaient distribués ce lundi dans les rues de Mamoudzou. Une opération amenée à se répéter pour marteler ce message : quand on sort, on met un masque.

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Le succès de l'opération dépassait toute attente

« Quand on voit des gens qui n’ont pas de masque, on leur en donne ». L’opération de ce lundi ne visait pas à contrôler les attestations de sortie, mais le port du masque. Si celui-ci ne revêt aucun caractère obligatoire dans la rue, il est néanmoins fortement incité par les autorités, préfecture en tête.

Et pour cette première distribution de plusieurs centaines de masques, la préfecture a choisi une date bien précise, celle de la réouverture des petits commerces, gage de circulation dans les rues.

Premier constat, la plupart des passants portent spontanément un masque, soit chirurgical, soit un des 400 000 masques distribués aux habitants dans les boîtes aux lettres ou via les associations. Un demi-million de masques supplémentaires ont été commandés pour satisfaire la demande et remplacer les précédents, limités à 10 lavages.

Pour les autres, ce sont des service civique du rectorat qui ont été mobilisés pour en offrir aux passants. Avec un petit coup de gel hydroalcoolique sur les mains en prime.

« On aimerait le voir à Vahibé »

Malgré quelques attroupements difficiles à contrôler autour des agents distribuant les masques, l’action a montré un succès certain, ceux recevant un masques s’empressant de le mettre. Plusieurs personnes n’hésitant pas (et à raison !) à en demander davantage pour leurs proches.

La collégienne attend le préfet à Vahibé où les jeunes auraient bien besoin de la même opération

Parmi les heureux bénéficiaires, la jeune Faïnaf Mdahoma se dit « très contente. Le préfet fait beaucoup pour nous », estime la collégienne, qui émet toutefois un souhait. « J’habite à Vahibé et j’aimerais bien qu’il puisse aussi passer là bas, pour que les gens se protègent. A Vahibé des gamins se baladent sans masque, c’est dangereux. Des masques ont été déposés dans les boîtes aux lettres mais moi, j’ai une maison sans boîte. Au mieux quand on sort, on met un bandana ou un châle ». Une solution que l’adolescente sait insuffisante. Elle ignorait en revanche que les CCAS et autres associations peuvent en distribuer, preuve que la communication peine à pénétrer les quartiers.

« L’opération va se poursuivre le temps qu’il faudra » annonce le préfet Jean-François Colombet. Pour lui « porter un masque est le moyen le plus efficace pour qu’on retrouve une vie normale, c’est la politique des petits pas ». Sachant que le déconfinement de Mayotte ne surviendra « que quand le R0 sera inférieur à 1 » (c’est à dire que chaque personne contaminée contaminera à son tour moins d’une personne en moyenne et que donc l’épidémie reculera), il y a urgence à agir, chacun à notre échelle. « Nous sommes dans une semaine importante, car on approche de l’Aïd, et nous sommes toujours confinés » rappelle le préfet ».

Le préfet déballe les cartons de masques malgaches

Ce dernier rappelle d’ailleurs que l’attestation reste nécessaire, même avec la réouverture des petits commerces et alors que le lien pour éditer la version mobile n’est plus disponible. Pour Jean-François Colombet « l’attestation n’a jamais été un cadre formel bien précis, un papier avec son adresse où il est écrit ‘je vais faire mes courses’, ça passe. Il ne faut pas être trop rigide. Le plus important c’est de porter son masque quand son sort ».

Un message porté lui, haut et fort.

Y.D.

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