Initialement prévu le 22 mars, le second tour des élections municipales avait été reporté après que l’entrée en confinement ait été décidée au lendemain du 1er tour. Avec le déconfinement acté depuis dix jours, en dehors de Mayotte, Edouard Philippe, le premier ministre avait évoqué un report au mois de juin. Mais non sans avoir au préalable consulté le Conseil scientifique.
Celui-ci a rendu son avis ce mardi. Présidé par Jean-François Delfraissy, il constate en préambule le succès du confinement, qui « a permis de réduire le taux de transmission de SARS-CoV-2 en France d’à peu près 80% ». Mais beaucoup d’incertitudes demeurent, « il est encore trop tôt pour évaluer le niveau de circulation de SARS-CoV-2 durant le mois de juin 2020 », indique-t-il dans son avis. (Lire l’Avis du conseil scientifique du 18 mai 2020)
Ce qui l’incite dans un premier point à recommander de ne pas réécrire l’élection dans son entier, soulignant « les risques qu’il y aurait à organiser deux tours de scrutin plutôt qu’un seul, alors que ces tours de scrutin seront précédés de campagnes électorales dans une période où le virus circulera en France.
Des consignes précises
Si un seul tour il y a, il devra être très encadré, et les modalités de scrutin sont largement détaillées : une file à part pour les personnes à risque, l’ouverture des portes et fenêtres, paroi de protection en plexiglass, etc. Les scientifiques ne veulent rien laisser au hasard.
Pas d’opposition donc à ce que le scrutin se tienne en juin, les dates des dimanche 21 ou 28 juin avaient été évoquées par le gouvernement. Sous plusieurs réserves.
Pour diminuer le plus possible les risques sanitaires, il faudra « sécuriser les opérations électorales proprement dites afin de réduire les risques qui leur sont associés. »
Mais surtout, quelle que soit l’option décidée par le gouvernement, le Conseil scientifique appelle à tenir compte de la situation épidémiologique dans les 15 jours précédant la date décidée du scrutin, ainsi qu’à une surveillance soutenue 15 jours après le scrutin.
Prudent, le Conseil scientifique rappelle que son analyse a pour objectif « d’éclairer les autorités publiques qui prennent les décisions politiques. Les décideurs publics devront mettre en balance les incertitudes et les risques identifiés avec les avantages liés à la tenue du scrutin. »
En clair, s’il valide plus ou moins l’acte, le conseil scientifique reporte la responsabilité de la campagne en s’en remettant à la responsabilité de chacun.
A. P-L.
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