Culte : l’évêque donne son feu vert aux catholiques, et les musulmans décident d’une date de reprise

Comme dans les écoles et les lieux publics, on trace des croix de distanciation dans les mosquées et les églises, et on met en place un sens giratoire. Les catholiques viennent de recevoir l’aval de leur évêque pour ouvrir leurs églises, et les musulmans ont déjà fixé la date du 1er juin comme celle de la 1ère célébration.

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Le Grand Cadi Mahamoudou Hamada Saanda

« Nous allons commencer par les mosquées qui sont prêtes, qui se sont préparées, notamment en mettant à disposition du gel hydro-alcoolique, du savon, et qui ont effectué un marquage au sol », nous explique le Grand Cadi de Mayotte, Hamada Saanda Mahamoudou. La mosquée de Boueni l’a déjà sollicité pour ouvrir, « nous allons étudier toutes les demandes. » L’état général des 277 mosquées sera passé en revue, « et nous allons fixer les priorités ce samedi lors d’une grande réunion, et nous informerons ensuite les fidèles au fut et à mesure des ouvertures. »

La consigne prioritaire que le religieux souhaite faire passer, « c’est de faire ses ablutions à la maison, avant de se rendre à la mosquée ».

Ce samedi, le conseil paroissial de l’église Notre Dame de Fatima sera lui aussi réuni à 9h autour du père Bienvenu Kasongo pour réorganiser totalement les offices. L’évêque Charles Mahuza Yava a autorisé l’ouverture de l’église, « sous réserve de consignes sanitaires strictes ». Alors, le père Bienvenu compte ses bancs, « je pense que nous ne pouvons pas installer plus de deux paroissiens sur chacun, et qu’il va falloir en condamner un sur deux ». Ce qui l’amène à une première conclusion, « il va falloir organiser deux messes le dimanche matin, peut-être une première à 8h et la seconde à 10h30… » Cela va se décider samedi, mais en tout cas, l’église ne rouvrira pas ses portes pour le dimanche de Pentecôte, « c’est trop tôt, nous devons nous organiser avant ».

La responsabilité de l’organisateur du culte est engagée

« On va éviter le plus possible les contacts », explique le Père Bienvenu

S’organiser, c’est à dire mettre en place un sens unique de circulation des fidèles pendant la communion, que celle-ci devra se faire dans la main, et que les prêtres devront ensuite se laver les mains. « Le plus important, c’est de positionner des volontaires aux entrées, avec du gel hydro-alcoolique ». Des dépenses de fournitures qu’il va aussi falloir budgétiser.

La chorale qui anime l’unique office le dimanche devra sans doute se scinder en deux, les fidèles devront s’abstenir du geste de paix, les masques devront être conservés pendant la messe, « et après la messe, il faudra désinfecter l’église ». Raison pour laquelle dans un premier temps, il ne devrait pas y avoir de messe en semaine. Et en Petite Terre, le père Vincent Ngoie Mitenga mène le même chantier.

L’arrêté du préfet est clair, l’organisateur du lieu de culte est responsable de ce qui s’y passe, « on va éviter tout ce qu’il est possible d’éviter en terme de contact, heureusement, l’église est très aérée ». Les feuilles de messe seront sans doute envoyées par mail et emmenées par chacun. Avec une capacité d’accueil divisée par deux ou trois, tous les paroissiens ne pourront assister, « c’est pourquoi nous organiserons plusieurs célébrations, en listant certainement les participants à chaque fois ».

Le curé fait un parallèle avec la Pentecôte de ce dimanche, « les apôtres commençaient là leur mission, l’Eglise n’était pas construite. Nous serons dans cette mouvance avec l’Esprit Saint comme guide. »

Et le prêtre de rappeler que « la prudence est une des vertus cardinales, ne l’oublions pas ! »

Anne Perzo-Lafond

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