Covid-19 : L’Etat forme les associations aux gestes barrière

Une formation d'une dizaine de jours est dispensée place de la République au bénéfice des associations de l'île. Le but est de préciser les bons gestes pour combattre le virus, afin d'essaimer auprès du plus grand nombre.

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Le gel hydroacoolique ne remplace pas le savon

D’un grand bidon, la solution hydroalcoolique coule à flot. Frénétiquement, un secouriste montre à une quinzaine de salariés des Apprentis d’Auteuil Mayotte comment éradiquer le virus de ses mains jusqu’aux poignets.

Autour, plusieurs stands totalisent jusqu’à 60 inscrits issus de différentes associations. La formation, financée et organisée par l’Etat via la Jeunesse et les Sports, le rectorat et l’Agence régionale de santé est dispensée par la fédération française de sauvetage et de secourisme (FFSS), et doit durer jusqu’à la fin de la semaine prochaine.

Cette formation « doit permettre la diffusion des gestes barrière auprès de quelque 1200 personnes » indique Patrick Bonfils, directeur de la DJSCS, présent auprès du préfet Jean-François Colombet.

Jusqu’à 1200 personnes doivent être ainsi formées en une semaine

Le but, c’est qu’ensuite les personnes formées « diffusent au sein de leurs associations respectives les bons gestes, comme le port du masque, la distanciation ou l’usage du gel hydoalcoolique » poursuit le responsable.

Des gestes qui semblent désormais anodins pour la plupart d’entre nous, mais qui souffrent encore de quelques écueils, de mauvais réflexes en somme.

Diffuser au plus grand nombre

Par exemple, « le gel, ça ne lave pas les mains, si on a les mains sale le virus reste sous la crasse et ça ne sert à rien » explique Patrick Bonfils. D’où la nécessité de se laver les mains au savon plusieurs fois par jour. De même, le masque est souvent mal mis constate le directeur de service. « C’est fréquent de le voir porté sous le nez, là encore, ça ne sert à rien. » De même, ces derniers sont souvent mal manipulés. « On le met et on l’enlève par les élastiques, sans toucher la surface » poursuit-il. Puis les masques jetables vont à la poubelle, et ceux en tissus doivent être lavés à 60°C « surtout pas à la vapeur », comme on a pu le lire sur Internet, car cette idée étrange, non seulement ne tue pas le virus, mais elle va ancrer les poussières dans le masque et le rendre moins efficace.

Cindy Oudard espère voir un maximum d’habitants bénéficier de cette formation

En marge d’un des cercles élargis pour respecter une certaine distance entre chacun, la formation séduit son public. « Cela permet de conforter et aider nos professionnels à mieux informer le public ensuite » salue Cindy Oudard, chef de service à la prévention spécialisée au sein d’Apprentis d’Auteuil Mayotte. Une piqûre de rappel utile pour ces salariés déjà confrontés au virus au quotidien. « Avec l’aide alimentaire, on a été sur le terrrain tous les jours pendant le confinement, et on a été en lien avec le public et on a sensibilisé à la distanciation ». Selon la responsable associative, « tout citoyen devrait bénéficier de cette formation pour mieux la partager ensuite ».

Ca tombe bien, c’est ce qui est prévu.

Cette formation, gratuite pour les associations et subventionnée à hauteur d’environ 6000€ par l’Etat sera étendue à l’aéroport pour les passagers entrants, et ce, dès le retour des vols commerciaux. Le premier avion est attendu le 8 juin à Pamandzi.

Y.D.

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