C’est un anglicisme banni par certains qui lui préfèrent à raison le terme français de foyer épidémique. Mais il est communément admis dans les correspondances scientifiques, nous utiliserons donc l’un comme l’autre. Jusqu’à ce que l’on revienne sur les matchs de « balle au pied »…
Tout d’abord, et comme l’a indiqué l’ARS Mayotte, tout le monde peut attraper le Covid. Il attend peut-être le rédacteur de cette chronique au détour d’un rayon de supermarché, et stigmatiser son porteur serait équivalent à bannir d’un groupe le porteur de la grippe, mauvais pour son moral. Les seules précautions à avoir sont donc celles qui sont énoncés dans des consignes et des clips de l’ARS : porter le masque, éternuer dans son coude, toucher le moins de choses possibles à l’extérieur de la maison, se laver les mains et le visage au savon.
Alors que l’épidémie est toujours en cours, il faut se pencher sur son mode de diffusion. « L’enjeu majeur de la surveillance épidémiologique est désormais celui de la détection précoce des clusters pour assurer l’application de mesures de contrôle immédiates », indique Santé publique France dans son dernier bulletin.
Le premier gros cluster identifié fut celui du centre pénitentiaire, il y a deux semaines. Lors d’un point réalisé ce vendredi, 478 personnes avaient été testées. Sur 328 détenus, 186 étaient positifs, et sur 150 personnel pénitentiaire, 34 l’étaient. Depuis le dépistage massif, 3 nouveaux cas sont devenus positifs. Soit, 223 malades du Covid à la prison, donnant donc un taux de positivité de prés de 47%. On comprend la flambée des statistiques. Le travail de l’ARS porte sur la rupture des chaines de transmission, notamment lorsque les surveillants rentrent chez eux.
Autre foyer, le centre de dialyse Maydia. Depuis début avril, 27 personnes dialysées et 4 professionnels ont été testées positifs, sur 113 personnes prélevées dont 39 Professionnels de Santé. Soit un taux de positivité de 27%. Certains prélèvements sont encore en cours.
Chez les pompiers de Longoni, 23 ont été testés, et 4 se sont révélés positifs. On est à la limite du cluster, qui se définit par 3 cas recensés dans une limite de 7 jours.
L’ARS indique qu’un dépistage est en cours dans le secteur des transports sanitaires. Et Santé Publique France indique que « aucun nouveau cluster n’a été signalé depuis le 23 mai ».
Intéressantes en données brutes, ces éléments sont des plus utiles quand ils sont décortiqués lors de la communication sur les cas quotidiens, pour connaître leur influence sur l’épidémie en cours. L’ARS nous indique y travailler.
A.P-L.