Le discours d’Emmanuel Macron dimanche soir n’a guère rassuré les soignants. Au centre hospitalier de Mayotte, la situation face au coronavirus met une pression supplémentaire.
« Le but aujourd’hui est d’être solidaire avec le mouvement national » explique Anli Rigotard, de la CFDT santé. « Quand les autres départements sont en déconfinement, ici ça continue à augmenter. Il en ressort une nécessité réelle de revoir les moyens des structures de santé au niveau national. Au niveau local, c’est l’occasion de dire à notre ARS que nous sommes toujours en attente du nouvel hôpital, et que ce n’est pas quelque chose à négliger ».
Le porte parole n’est pas non plus rassuré par les promesses de revalorisation des salaires, qui faisaient l’objet d’une banderole explicite.
« Quand on nous parle de prime, on demande à ce qu’il n’y ait pas de discrimination entre les agents, du chirurgien à la logistique on est tous en première ligne, il y a les soignants et tous les autres derrière. On ne veut pas donner le sentiment que certains ont travaillé et d’autres pas. »
Quant aux déclarations du Président de la république dimanche soir d’accorder plus d’autonomie aux hôpitaux, elles laissent le syndicaliste sur sa faim. « Si c’est pour donner de l ‘autonomie aux directeurs d’hôpitaux, c’est un problème. On est des établissements publics, il faut que l’Etat garde la main dessus. Si c’est pour privatiser, on court au désastre. Il faut régler le problème de l’injustice sociale avant de penser à la santé privée. »
Y.D.