Le Service des Transports Maritimes du Département fait partie, avec 13.000 passagers quotidiens, des premiers transporteurs maritimes européens, rapporte le conseil départemental. Le déploiement fin 2016 et en 2017 des amphidromes Karihani et Polé (18 millions d’euros au total), de 590 places et d’une capacité de 33 véhicules légers, s’est inscrit dans une démarche de modernisation de la flotte.
Dans le cadre d’une consultation ouverte depuis le 6 mars 2020, le STM vendait aux enchères trois barges et équipements : la Salama Djema (mise en service en 1987), la Salama Djema II (mise en service en 1992), le ponton motorisé S201 (mis en service en 1989). Ceux-ci n’étaient plus utilisés depuis cinq ans pour la Salama Djema et neuf ans pour les deux autres. Sur chacun d’entre eux, les travaux nécessaires pour espérer une remise aux normes minimales autorisant leur utilisation sous pavillon français, dans le respect du lagon de Mayotte, étaient estimés entre 300.000 et 350.000 euros à minima.
L’adjudication était ouverte à tous. 13 offres complètes ont été soumises au STM.
La commission s’est tenue ce 17 juin en présence du Payeur Départemental, d’un représentant des élus, d’un représentant de la direction générale des services et de trois cadres du STM.
Une société mauricienne basée à Madagascar et une société malgache ont remporté les enchères respectivement pour deux lots (502 000 euros au total) et un lot (81 000 euros), soit un total de 583 000 euros. Une plus-value intéressante pour un matériel sur lequel les interventions préalables (motorisation, circuit incendie, sablage, carénage, propulseurs…) nécessiteront des investissements importants. Les biens sont vendus sans garanties.
« Rappelons que la démarche de modernisation du STM est engagée de longue date, tant en termes de matériel que de pratiques. Une enquête lancée sur deux semaines en décembre dernier auprès de 1.223 usagers avait fait apparaître un usage à 36 % pour les trajets domicile travail, des critères prioritaires de respect de la ponctualité, de fréquence des barges et de qualité de l’accueil ; des attentes fortes quant à l’information en temps réel (le STM dispose depuis d’un compte facebook) ; une connaissance à plus de 50 % des consignes de sécurité à bord… Autant de chantiers importants sur lesquels le Département s’engage avec une démarche axée sur la qualité et la satisfaction des usagers », indique le conseil départemental.
Une pétition pour les nostalgiques qui auraient souhaité les conserver sur le territoire avait été émise. Mais ce n’est pas la première fois qu’une barge part voguer ailleurs rappelle le CD: « Le fruit de la vente des barges permettra de continuer à avancer en ce sens, tout en donnant une seconde vie ailleurs à ces équipements qui ont été très sollicités, à l’image de leur ancêtre, la « Mahoraise III » qui sert encore fièrement sur les côtes malgaches. »