Des containers pris en otage au port

Nouveau rapport de force au port de Longoni. Il oppose la CMA-T, ex SMART, et la délégataire du port Mayotte Channel Gateway (MCG). Les deux sociétés se renvoient mutuellement la responsabilité du transport des containers depuis le quai où ils sont déchargés, jusqu’au dépôt au parc à container.

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Le parc à containers

Selon nos informations, il semble que jusqu’à présent, chacun effectuait une moitié du parcours, entre le navire et le parc à container de MCG. Mais la CMA-T juge que la prise en compte du container doit se faire par MCG dès son dépôt sur le quai, après déchargement du navire. Ce qu’elle refuse.

Un détail qui ne serait encore une fois pas inscrit noir sur blanc dans le cahier des charges de la Délégation de Service Public (DSP). Ça devient lassant.

Car ce flou laisse des containers en souffrance. Le brouettage, cette opération de transport des containers du navire au parc de stockage et sens inverse pour les chargements, menaçait donc de ne plus être assuré. La CMA-T a finalement décidé de l’effectuer, en facturant la prestation à ses clients. Une majoration de la manutention de 15 euros par container de 20 pieds et de 20 euros par container de 40 pieds est annoncée à partir du 1er juillet dans un Courrier CMA-T.

Manutention dès le déchargement par les stackers

Le syndicat des transitaires de Mayotte refuse de devoir payer aux eux prestataires pour une seule opération, et demande dans ce cas, à MCG de réduire ses factures d’autant, « afin que ce ne soient pas encore une fois les importateurs et consommateurs qui paient les errements et l’attitude totalement inique dudit délégataire ». Il a saisi préfecture et conseil départemental.

Encore une fois, la rédaction de la DSP pose problème. Et le recours à la justice n’est pas toujours éclairant. On se souvient qu’une requête en interprétation avait été soumise au tribunal administratif de Mayotte sur l’exercice de la manutention par le gestionnaire (interdit pourtant par l’INSEE), et que la réponse avait été floue. Si ce n’est une petite phrase prononcée en l’air par le rapporteur public indiquant que la manutention ne faisait pas partie du périmètre de la DSP, mais non transcrite ensuite dans le jugement.

Bon courage donc aux préfet et président du Département, en espérant que de lassitude, ils ne se changent un jour en Raminagrobis de la fable.

Anne Perzo-Lafond

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