Voilà une ordonnance qui clôt une des affaires en marge de la saga du port de Longoni. Il s’agit de la diffamation dont avait été accusé puis blanchi le syndicaliste Salim Nahouda, contre la gestionnaire du port Ida Nel, et l’ancien président du conseil départemental Daniel Zaïdani.
Salim Nahouda avait avancé en direct sur l’antenne de nos confrères de Kwezi FM, que la corruption de certains élus du Département avait permis à Ida Nel, présidente de MCG, d’obtenir la Délégation de Service Public (DSP). Puis, que cette dernière avait tenté de débaucher les salariés de la SMART pour pouvoir utiliser les grues en les défiscalisant. Et, il s’était adressé à Daniel Zaïdani, autre invité de l’émission, en l’accusant, « Tout le monde le dit, tu as vendu le port à Ida Nel, tu as vendu les Mahorais ! »
Trois plaintes en diffamation avaient été déposées, au nom d’Ida Nel, de MCG et de Daniel Zaïdani. Qui avaient eu gain de cause en 1ère instance en 2015. Le cégétiste avait été condamné à verser 7.000 euros à chacun. Une cagnotte publique avait été ouverte pour lui permettre d’acquitter ces 21.000 euros. Il avait fait appel et avait été une nouvelle fois condamné. C’est la Cassation qui annulera ce dernier jugement, demandant que l’appel soit rejugé, mais à La Réunion cette fois.
Un mémoire oublié
Et le jugement de la Cour d’Appel de Saint-Denis du 28 février 2019 lui est favorable, en soulignant que « rien ne permet de connaître la nature des propos diffamatoires qui auraient été proférés », et reproche que des « motifs insuffisants » aient été retenus lors des premiers jugements.
Si Ida Nel n’avait pas déposé de recours, Daniel Zaïdani avait indiqué qu’il n’en resterait pas là. Or, selon une ordonnance de la Cour de Cassation du 16 juin 2020, il n’a pas déposé « dans le délai légal », de mémoire exposant ses motifs de cassation. Il aurait d’ailleurs récemment indiqué sur les réseaux sociaux avoir « donné le port à Ida Nel ».
L’affaire est donc close, et dans un contexte où les projecteurs sont de nouveau braqués sur les méthodes employées par la gestionnaire au port de Longoni, dénoncées par un courrier de recadrage d’Ida Nel par le préfet et le président du Département.
Salim Nahouda savoure la clôture du dossier : « Une page est tournée, mais ils ne m’ont toujours pas remboursé les 21.000 euros que j’avais versés lors du premier jugement. Ils auraient dû le faire depuis mars 2019. Je ne lâcherai rien, je retournerai devant le juge s’il le faut. » Il compte ensuite reverser les fonds à des associations.
Anne Perzo-Lafond