Kala et Sirius sont deux policiers.
Elle, native de l’île, est revenue de métropole il y a peu de temps avec son diplôme de capitaine, et lui est un vieux de la vieille, un ancien ripoux. Bien que différents, tous les deux doivent travailler ensemble sur un vol qui petit à petit les conduit à découvrir un cadavre sur une plage qui révèle bien plus de secrets derrière.
Ce scénario, c’est celui de la série mahoraise « Seconde Zone », un projet en cours depuis près de trois ans, et qui doit voir la jour avant la fin 2020.
La série, qui mèle shimaoré, kibushi et créole réunionnais pourrait se passer à Mayotte, mais les créateurs ont préféré la situer sur une île fictive située non loin de l’archipel des Comores, Djezere. « Sur Djezere il y a d’abord un culte du secret et du silence. C’est une île minuscule et tournée vers elle même. Une île avec ses propres règles en train de basculer brutalement dans la modernité » écrivent les créateurs de la série. Une description qui résume les problématiques de nombreuses sociétés insulaires, et dans laquelle il est aisé de se retrouver.
Un développement avancé mais à court d’argent
« C’est une série policière et fantastique qui est en projet et en développement depuis 3 ans, c’est Anton Boché qui a créé la série et moi j’ai réalisée » détaille Cyril Vandendriessche, le réalisateur. « Il y a trois ans je me suis rallié au projet mais il était en écriture depuis bien plus longtemps. A deux on a lancé les castings, ça a pris presque un an et demi, on a arpenté les collèges et lycée car il y a pas mal de rôles enfants, et les troupes de théâtre de Mayotte ».
Le tournage du premier épisode a finalement eu lieu en octobre 2019, « on a dû faire venir des personnes de métropole et de La Réunion notamment pour les rôles de chef opérateur et de script qu’on ne trouvait pas ici. Au final on était 50 personnes, 15 à la technique et 35 acteurs. Le tournage a duré 3 semaines. Le pilote s’est terminé et il est en montage depuis janvier avec une monteuse en métropole » poursuit le réalisateur.
Pour faire découvrir la série, « on a sorti un premier teaser qui a pas mal fait le buzz sur Facebook, on a eu près de 45 000 vues, on en sort un deuxième ce vendredi soir »
Si le projet semble donc bien engagé, il se heurte à un problème de taille, « c’est un tournage autofinancé et autoproduit, avec des fonds personnels et empruntés, or, on n’a plus beaucoup de finances à sortir » regrette le réalisateur.
» On cherche différents partenariats et sponsors » explique Cyril Vandendriessche. Mais les créateurs de la série en appellent aussi aux futurs spectateurs, par le biais d’une cagnotte Ulule.
« On a lancé le Ulule il y a un peu plus de deux semaines, il nous faut 8500€ en tout et on est presque à 2000. Or si on n’atteint pas le palier demandé, tout est perdu, ça sera restitué aux donateurs. Il reste 10 jours » pose-t-il.
La cagnotte est à retrouver en suivant ce lien
Et les actualités de la série sur Instagram
Selon la somme apportée, les contributeurs seront récompensés par des places de cinéma pour découvrir la série à Chirongui, un lien HD pour la regarder en ligne ou encore un DVD, des affiches ou une projection privée.
Le pilote durera 1h30, il sera suivi de 6 à 9 épisodes d’environ 50 minutes chacun.
Y.D.