Les Naturalistes suivent de près les tortues marines

A l’occasion de la fête de la mer et du littoral, les Naturalistes de Mayotte avaient organisé ce week-end un bivouac de suivi des tortues marines ouvert à la presse. Malgré l’incident de braconnage qui s’y est déroulé (voir notre article précédent), l’association a néanmoins pu compter le nombre de montées de tortues et de pontes sur deux plages de Saziley, dans le sud de Mayotte.

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Les tortues marines fréquentent largement les plages de Saziley.

Tous les week-ends depuis un an, les Naturalistes de Mayotte organisent des bivouacs de suivi des tortues marines sur les plages de Saziley.

L’aventure a commencé par une randonnée du village de M’tsamoudou jusqu’aux plages de Saziley.

Le bivouac de ce week-end était organisé en collaboration avec le Parc Marin, le REMMAT et le conseil départemental. Le but était de dénombrer le nombre de montées et de ponte des tortues marines sur les plages en sachant que celles de Saziley font partie des sites de ponte de prédilection des tortues avec celles de Petite-Terre. Le groupe s’est divisé en deux parties, une dizaine de personnes ont sillonné la plage de Majicavo 4 tandis que dix personnes supplémentaires ont surveillé grand Saziley.

Un taux d’échec de ponte qui augmente

Une fois la ponte terminée, les tortues marines rejoignent la mer.

La plage de grand Saziley a été divisée en 7 secteurs pour y surveiller les pontes. A chaque montée de tortues, les Naturalistes dressent un piquet et notent l’heure de montée, de ponte, de rebouchage du trou et de redescente à la mer. Cela fait un an que les Naturalistes ont décidé de surveiller les plages de Saziley et malheureusement, Michel Charpentier, président des Naturalistes, note une baisse d’environ 4% des montées et des pontes. « L’année dernière, sur la plage de grand Saziley, on notait en moyenne 25 montées pour 9 pontes tandis que cette année on a noté seulement 22 montées pour 8 pontes ». Le taux de réussite de la ponte était donc de 39% l’année dernière contre 35% cette année. Pour Michel Charpentier, cette augmentation du taux d’échec est essentiellement dû à la modification du trait de côte. Les dérangements dus aux chiens mais également à la présence humaine de plus en plus prononcée serait également à l’origine de cette baisse de réussite des pontes.

Les Naturalistes ont pu assister à une émergence le samedi matin.

« Certaines personnes viennent chasser le hérisson avec de gros projecteurs, ce qui gêne les tortues, d’autres viennent récolter des coquillages, ce qui constitue également une gêne », explique le président des Naturalistes. Pire péril, les reptiles sont confrontés au braconnage. Le groupe en a fait l’amère expérience durant le bivouac.

16 montées pour 6 pontes ce week-end sur grand Saziley

Pour les Naturalistes et leurs partenaires, l’aventure a commencé à M’tsamoudou où ils ont commencé la randonnée pour se rendre sur les plages de Majicavo 4 et de grand Saziley. Cette dernière plage a été quadrillée en 7 secteurs, chacun surveillé par une équipe de 2 à 3 personnes. Toute la nuit, les plages ont donc été surveillées par des bénévoles qui se relayaient. L’association a pu relever 16 montées de tortues marines dans la nuit de vendredi à samedi pour seulement 6 réussites de ponte. Les tortues marines viennent pondre toute l’année sur les plages de Mayotte, mais il y a un pic entre avril et septembre. Elles reviennent pondre à l’endroit où elles sont nées, sites qui sont différents de l’endroit où elles se nourrissent. Les tortues qui broutent les herbiers de n’gouja par exemple ne pondent pas à cet endroit.

Les Naturalistes ont organisé ce bivouac en partenariat avec le Parc Marin, le Remmat et le conseil départemental.

L’association a pu, en outre, assister à une émergence de bébés tortues le samedi matin. Celles-ci doivent déployer une énergie hors du commun pour sortir du trou de ponte et atteindre la mer. Cela leur permet de se muscler les nageoires et de cicatriser leur ventre qui est trop mou à leur sortie de l’œuf. Malheureusement, bien souvent les bébés tortues se font dévorer par les corbeaux ou les crabes avant de pouvoir atteindre la mer…la sélection naturelle est parfois bien cruelle ! Heureusement, ce samedi matin, la présence des membres de l’association ont permis d’éloigner les prédateurs et la plupart des petites tortues ont pu rejoindre la mer…

L’association profite également de ces bivouacs pour nettoyer les plages de leurs déchets plastiques.

Les Naturalistes profitent également de ces bivouacs pour nettoyer les plages des déchets plastiques qui les jonchent. Ils ont retrouvé un nombre considérable de tongs et de bouchons en plastiques sur les plages, charriés par la mer. Leur action contribue donc à la propreté de l’île.

N.G

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