Mme Farsia Hassane était jugée ce mercredi pour violence et délaissement de ses trois enfants âgés respectivement de 7, 9 et 11 ans au moment des faits qui remontent à 2017. C’est le vice-rectorat qui a effectué dans un premier temps le signalement via un directeur d’école qui avait remarqué des plaies non soignées sur l’un des enfants ainsi qu’un manque d’hygiène évident. Après audition des enfants, il s’avère que leur mère avait l’habitude de les corriger au chengoué (sorte de fouet traditionnel utilisé notamment pour corriger les enfants à Mayotte) et qu’elle avait même frappé l’un de ses enfants à l’aide d’un galet utilisé pour piler le piment. La mère, non présente lors du procès, a avoué les faits lors de son audition et a déclaré qu’elle n’avait pas toujours le temps de laver les vêtements de ses enfants d’où le soupçon de négligence.
Les enfants placés en famille d’accueil
Suite à ces signalements, les enfants ont été placés en famille d’accueil où cela se passe très bien selon l’administratrice ad hoc de l’association M’lézi Maore. La mère, bien que violente, n’accepte cependant pas ce placement de ses enfants, ce qui rend la situation relativement tendue. Selon l’analyse de sa personnalité, il s’avère qu’elle souffrirait de déficience intellectuelle, d’angoisses et d’inhibition. Elle a en outre un modèle éducatif « traditionnel » qui tend à corriger les enfants au chengoué. Me Ibrahim, avocat des enfants, a argué que Farsia Hassane se montrait violente envers ses enfants. Preuve à l’appui, des photos des dos des enfants marbrés de griffures d’ongles. « Une mère est censée protéger ses enfants et non se montrer violente », s’est-il indigné. Il s’est interrogé sur la capacité de cette mère à élever correctement ses enfants et a estimé l’éloignement pleinement justifié. Il s’est également constitué partie civile en demandant 1 euro symbolique de la part de la mère pour le préjudice moral porté contre ses enfants.
Pour la procureure Mme Cherel, s’il est injuste de reprocher sa précarité à la mère de ces enfants, les violences sont quant à elles inacceptables. Elle a rappelé que d’après un voisin, les enfants dormaient souvent dehors, livrés à eux-mêmes. Elle a donc demandé une peine de 7 mois d’emprisonnement avec sursis, sévère peine d’avertissement. La juge Clara Faure a répondu favorablement à cette requête pour les faits de violence, mais a relaxé la mère pour le chef d’accusation de délaissement. Les 1 euros de préjudice moral devront également être payés par la mère.
N.G