C’est lundi 20 juillet dernier au soir que Mathieu Vargas et Philippe Rivier sont arrivé dans le ciel mahorais à bord de leur avion bimoteur P68C de la marque italienne Partenavia. Mathieu Vargas, cogérant de la société Réunion Fly Service loue cet avion à l’association M’safara (« voyage » en shimaore) dont il est également membre et que préside Thibaud Marchand. « L’objectif de cette association est la promotion et le développement des activités aéronautiques à Mayotte », nous explique Mathieu Vargas.
Deux domaines opérationnels
Encore en pourparlers avec les autorités, les pilotes leur proposent d’utiliser cet avion pour faire de la recherche et de la surveillance par exemple dans les domaines de la pêche illégale, du braconnage, de la pollution, mais aussi pour le secours aux personnes. « Notre avion est capable de lancer des radeaux de sauvetage pour venir en aide aux bateaux en détresse », explique Mathieu Vargas qui précise que l’avion est opérationnel de jour comme de nuit. Philippe Rivier, secrétaire de l’association M’safara nous affirme quant à lui que l’association a proposé ses services à la préfecture de Mayotte, mais également au CROSS Réunion.
Le deuxième volet opérationnel de cet avion sont les vols privés avec partage de frais. « C’est un peu le blablacar des airs », explique Mathieu Vargas qui affirme que l’avion pourra emmener des personnes dans les pays situés dans le canal du Mozambique. Madagascar, Comores, Seychelles, les gens pourront venir se greffer sur les voyages des deux pilotes à prix coûtant. L’avion pourra également servir à faire des tours de l’île. « L’avantage d’un bimoteur est que si l’un des moteurs tombe en panne, on peut quand même continuer le vol », précise Mathieu Vargas. L’avion possède 9h d’autonomie et, avoir un réservoir spécial, peut même atteindre les 13 à 14h. Il est équipé d’un téléphone satellite, d’une radio HF (haute fréquence) et d’une VHF Marine qui permet d’établir les liaisons avec les bateaux dans le cadre du sauvetage en mer.
Mathieu Vargas et Philippe Rivier sont bénévoles au sein de l’association, mais possèdent tous les deux une formation de pilotes de ligne. A ce titre, ils peuvent former des pilotes au pilotage de leur avion à condition que ceux-ci possèdent déjà leur licence et leur qualification. Par ailleurs, les deux pilotes ainsi que Thibaud Marchand, le président de l’association M’safara espèrent également développer un volet social en collaborant avec le pôle aéronautique du lycée de Pamandzi qui forme des mécaniciens pour les avions. « On aimerait collaborer avec tout le monde », précise Philippe Rivier qui nous explique également que toutes les retombées économiques des opérations seront locales.
Un avion venu de Scandinavie
Le bimoteur a été acheté d’occasion en Scandinavie et ramené en Espagne pour être entièrement remis à neuf. « Le reconditionnement n’a coûté que 350 000 euros alors qu’un avion neuf aurait coûté près d’un million », indique Mathieu Vargas. Ramené ensuite à Perpignan, c’est de là que le grand voyage jusqu’à Mayotte a commencé avec de nombreuses escales dont une en Egypte. « Les paysages que nous avons traversés étaient vraiment magnifiques », nous confient les pilotes qui sont arrivés sur l’île aux parfums au terme d’une quarantaine d’heures de vol.
N.G