La manifestation n’a pas suivi le parcours initialement annoncé, préférant éviter la circulation dense de la nationale en passant par les hauteurs de M’Tsapéré pour rejoindre Mamoudzou via Cavani et les hauteurs du CHM.
C’est là que nous avons retrouvé un cortège d’environ 200 manifestants dénonçant les violences et une justice « à deux vitesses », certains en appelant au nouveau ministre de la Justice.
Un petit groupe d’enfants de 8 ou 10 ans qui jouait devant les locaux administratifs du CHM a été interpellé verbalement puis pris en chasse par trois hommes issus du cortège qui les ont poursuivis jusqu’aux grilles de l’hôpital où les enfants se sont réfugiés, témoignant d’une certaine tension parmi ces habitants excédés par les faits divers de ces dernières semaines. « Ils leur ont dit de rentrer chez eux avec leurs parents, sinon c’est par là que la délinquance commence » explique Safina Soula, organisatrice du mouvement.
« Des délinquants sèment la terreur »
« L’objet de la manifestation aujourd’hui, c’est lié au mouvement lancé à Marseille contre cette justice à deux vitesse, beaucoup d’affaires ne sont pas réglées. Il y a l’insécurité, la délinquance qui prend place tous les jours, et les mahorais en sont prisonniers tandis que des délinquants sèment la terreur et mettent le feu partout. »
« Quand un citoyen lambda intervient lui-même car la justice ne fait pas son boulot, il finit emprisonné à Majicavo » poursuit-elle en référence à Yssouf Ali, soupçonné du meurtre d’un délinquant présumé en Petite Terre. « Le procureur en fait une affaire personnelle » estime-t-elle.
Des actions comme en 2018 « s’organisent, ça va venir » prévient la responsable qui réclame aussi justice pour Mansoib, père de famille tué en marge d’affrontements entre bandes.
Y.D.