La découverte émane de deux chercheurs espagnols de l’université de Madrid, Iris Montero et José Maria Cardiel, qui, expliquent les naturalistes, « viennent de décrire et nommer une plante qui avait été repérée par des botanistes il y a plusieurs années mais n’avait pas encore été identifiée ».
Eplucher les recueils de données sur la flore locale n’a pas permis d’identifier le végétal mystérieux. « Et pour cause, puisque c’est une plante nouvelle pour la science ; elle n’est présente que sur l’îlot Mbouzi et porte désormais le nom d’Acalypha mayottensis » écrivent les naturalistes.
Cette découverte démontre, s’il était encore besoin, l’utilité de préserver intact cet environnement, dont l’association mahoraise est gestionnaire par délégation de service public. « L’objectif de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi, créée il y a 13 ans, était de sauvegarder les reliques de forêt sèche. Malgré plusieurs décennies de présence humaine (léproserie) et d’exploitation agricole qui avaient transformé le milieu naturel, il restait encore une forte concentration d’endémisme sur cet îlot de seulement 80 hectares. Le nombre d’espèces recensées n’a cessé d’augmenter lors des inventaires botaniques successifs qui ont accru la connaissance de la flore de l’îlot. Le dernier en date, en 2019, dû au botaniste Vincent Boullet, fait état de 292 espèces dont 213 indigènes (qui n’ont pas été introduites par l’homme) soit un taux d’indigénat de 73%. Parmi celles-ci : 80 espèces sont endémiques du sud-ouest de l’océan Indien (principalement Madagascar et Comores), dont : 8 espèces endémiques strictes de Mayotte, et, depuis peu : 1 nouvelle espèce endémique stricte de l’îlot Mbouzi. » Cette dernière a désormais un nom, et est entrée au patrimoine des espèces connues et protégées.
Une espèce disparue refait surface
« Le patrimoine naturel de la réserve de l’îlot Mbouzi s’enrichit ainsi d’une espèce unique au monde. L’une des missions des réserves naturelles (Mbouzi, et bientôt la réserve des forêts) est de protéger et conserver des espèces rares qui constituent le patrimoine de Mayotte. Précédemment en 2009 à Mbouzi le CBNM avait découvert une espèce (Lagrezia comorense) qui n’avait pas été observée à Mayotte depuis 1858 et était considérée disparue. A une époque où la diversité biologique régresse dans tous les domaines, il est encourageant de constater que les espaces protégés peuvent activement contribuer à la connaissance et à la protection de la biodiversité » conclut l’association.