Vers la fin des problèmes de direction à la Chambre d’agriculture dans un contexte d’assainissement de la situation

La menace de grève de la faim du Sous-directeur des Services techniques de la Chambre d’Agriculture et de la Pêche aura de nouveau mis la maison sous les feux des projecteurs. Sa situation devrait être régularisée. Et la Chambre met enfin en place sa stratégie d’actions.

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CAPAM, Mayotte
El Anrif Boinali sous la présidence de Mouslim Payet en 2016

En 2016, le préfet ne parvenant pas à approuver le budget primitif de la CAPAM, un audit est demandé. L’Etat assure depuis une tutelle administrative par la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF). Cela aurait permis d’assainir les comptes, mais la dette de 1,7 million d’euros persiste.

L’audit révèle entre autre des « dysfonctionnements managériaux ». Sont visés la directrice de la structure et le sous-directeur des services techniques et en charge du développement, Elanrif Boinali. Prenant en compte ces conclusions, un protocole d’accord est signé en novembre 2019, entre l’Etat, le conseil départemental et le président de la CAPAM. Ce dernier nous explique qu’il prévoit l’affectation de la directrice à la DAAF, et du sous-directeur au Conseil départemental.

Victime d’un règlement de comptes politique

CCI, CAPAM, Mayotte
Le siège des Chambres consulaires à Mamoudzou

C’est aussi ce que rapporte Elanrif Boinali, qui critique la forme, « cette signature s’est faite en catimini ! Pourquoi ne pas le faire au grand jour. On m’a bien proposé de partir au Département, mais c’était le flou lorsque j’ai demandé des précisions sur mon poste. » Un agent lui aurait même dit d’accepter, « tu seras mis au placard, mais payé à rien faire ! » Une vision qui l’effraie, « j’ai besoin d’être utile et sur un poste qui correspond à mon CV. »

Tout en dénonçant avec son avocat des « accusations de nature calomnieuse et diffamatoire », susceptibles d’entraver sa recherche d’un nouvel emploi, il demande que soient appliqués les textes légaux en vigueur. Il se dit victime d’un règlement de comptes politique, et demande un licenciement en bonne et due forme, mais craint que le dossier ne traine jusqu’au élections départementales de 2021. Il programme donc une grève de la faim dans les locaux même de la Chambre consulaire à Mamoudzou dès ce 1er septembre.

Nous avons contacté le président de la CAPAM, Saïd Anthoumani, qui se veut rassurant : « La procédure de licenciement est lancée, nous allons le convoquer ». Un appel d’offre a en tout cas été lancé pour recruter un coordinateur faisant office de directeur pour un an. » Arrivant de l’extérieur, il doit prochainement signer une promesse d’embauche, « il sera en poste d’ici le 5 octobre ».

Selon lui, il devrait trouver une situation assainie. Le conseil départemental continue d’accompagner, avec une subvention de 700.000 euros cette année, « et nous travaillons sur la rédaction du Contrat d’objectifs et de performance, qui devrait être bouclé fin septembre. » Il est attendu depuis 4 ans. Il doit permettre de projeter des actions et de figer des financements en face, « toujours en partenariat avec le Conseil départemental et les services de l’Etat. On a enfin un espoir de voir sortir la CAPAM du gouffre. »

Anne Perzo-Lafond

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