Les élus mahorais parlent sécurité et immigration avec Sébastien Lecornu

Il ne s’agissait pas d’une simple prise de contact avec le nouveau ministre, mais de porter l’urgence de la situation dans de multiples domaines à Mayotte pour sept élus mahorais.

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Sébastien Lecornu, OUtre-mer, Mayotte
Le ministère des outremer rue Oudinot

Les élus mahorais ont été reçus pendant deux heures par Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer depuis le 6 juillet. Précisons qu’il était auparavant ministre chargé des collectivités locales, donc au fait d’une partie des préoccupations que lui ont fait remonter nos élus. D’autre part, son directeur de cabinet Philippe Gustin a été en poste à Mayotte comme Secrétaire général de la préfecture.

Les quatre parlementaires, Ramlati Ali, Mansour Kamardine, Thani Mohamed Soilihi, Hassani Abdallah, le président de l’association des maires Ali Souf, et les conseillers départementaux Ali Debré Combo et Bourhane Allaoui, avaient préparé les points forts de la rencontre : l’insécurité, dans un contexte de montée de violences, et l’immigration clandestine, les grands enjeux territoriaux que sont le social, le développement économique, la départementalisation, et enfin, le contexte contraint en eau potable.

Un argumentaire que les élus ont développé sans fioriture, « nous avons parlé cash », nous rapporte le sénateur Thani Mohamed Soilihi, « mais l’ambiance n’était pas tendue. Il y avait beaucoup d’écoute. »

L’échange n’a pas débouché sur des annonces, mais une stratégie a été décidée. « Le ministre a décidé d’envoyer sur place deux conseillers pour rencontrer les élus et les partenaires locaux avant toute prise de décision », rapporte le sénateur. Il ne s’agit pas d’un remake de 2018 avec l’envoi d’une mission d’experts assure-t-il, mais de faire le point sur l’avancement des dossiers initiés il y a deux ans, notamment sur le plan de redressement.

Réveiller les services de l’Etat

Thani Mohamed Soilihi a fait remonter des doléances avec ses pairs élus

Ils pourront sans doute constater que, contrairement à ce qu’avait annoncé Annick Girardin, les différentes têtes des services déconcentrés de l’Etat n’ont pas bougé au profit d’arrivée de compétences. Sont indirectement visés dans les discours locaux, l’Equipement et l’Agriculture.

Le sénateur Thani Mohamed nous explique avoir fait remonter des « demandes conséquentes » au premier ministre, « elles sont en cours de réflexion ».

Si le plan urgence eau est bouclé à 90% selon le préfet, des travaux conséquents restent à mener, tout comme les infrastructures nécessaires au développement du territoire, « ils seront fléchés au plan de relance annoncé ce mercredi par le ministre », rapporte le sénateur. Il n’y a pas de problème de financement, selon le sénateur, mais toujours de capacité de consommation à Mayotte. Le collectif à l’origine du mouvement de 2018 avait demandé de l’ingénierie, le sénateur nous explique avoir fait des demandes très concrètes à ce sujet.

L’engagement ministériel est donc positionné sur la méthodologie. La population ne veut plus de réflexions au travers d’Assises ou de Forums, mais l’application des diagnostics déjà menés. Un plan de développement avait été décidé, il faut le poursuivre avec des compétences à la hauteur des enjeux.

Sébastien Lecornu a annoncé sa venue « d’ici la fin de l’année ».

Anne Perzo-Lafond

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