« Le couvert forestier agit comme une éponge pour stocker les eaux de pluie »

Qui pour proposer un programme ambitieux de reforestation du territoire ? Mayotte est le territoire le plus sinistré par le déboisement de France, avec 6.000 ha perdus en 15 ans. Une solution pour regagner des réserves en eau.

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La forêt de Voundze

La plupart des associations de défense des consommateurs d’eau potable à Mayotte préconisent  de protéger le couvert forestier. Les Naturalistes réitèrent dans un communiqué rappelant que « une étude de l’ONF de 2017 a établi que la plantation de 100 hectares de forêt augmenterait de 400.000 m3 la disponibilité d’eau dans les rivières en saison sèche ». On n’a pas vu beaucoup de propositions dans ce sens chez les candidats aux municipales, et dans les tablettes de la Direction de la Forêt (DAAF) ne l’ait pas initié, mais il n’est pas trop tard pour lancer les programmes de reforestation. L’ONF avait sollicité le FEADER pour un projet de reboisement par mycorhisation (dispersion de champignons de souche locale).

Les Naturalistes font une revue de détail des solutions proposées par les autorités lors du plan urgence eau de 2017, et non abouties. Le rehaussement de la retenue de Combani et l’extension de l’usine de dessalement. Or, ni l’une ni l’autre n’est encore en œuvre. La première a été lancée lors de la dernière saison des pluies, ce qui a nécessité une vidange de la retenue qui n’a pu se remplir à 100%, et la seconde a souffert d’une mise en œuvre précipitée, avec une erreur sur la zone de prise d’eau. Vinci avait promis une livraison en juin, c’était avant la crise Covid.

Les padzas, cauchemars post déboisement de la forêt qui ne fixent pas l’eau

Le reboisement permettrait de produire à terme la quantité d’eau pour couvrir les besoins, selon les Naturalistes, sous réserve de mettre un terme immédiat à la déforestation, « qui représente actuellement près de 300 ha par an, ce qui diminue encore la ressource en eau. La déforestation progresse 3 fois plus vite que la reforestation. Mayotte connait le plus fort taux de déforestation de tous les départements français ». Pour parvenir à un résultat probant, il faut engager un plan ambitieux de reforestation, « en replantant au minimum 2.000 ha de forêt dans les 10 ans à venir, ce qui est encore très loin de compenser les 6.000 ha de couvert forestier perdus entre 1987 et 2002 ».

Les coûts des reboisements sont élevés, mais toujours moins qu’une eau dessalinisée, très énergivore, « sans parler des projets de très court terme comme les navires tankers ou l’importation d’eau dessalinisée en bouteille ». En outre, c’est une vision de moyen à long terme, qui n’intéresse bien souvent pas les décideurs de passage à Mayotte. C’est une problématique pour les élus locaux avec recherche de fonds européens au besoin.

De plus, la reforestation permet de lutter contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon, protège les habitats naturels et la biodiversité, stocke le carbone pour lutter contre le réchauffement climatique, protège contre les inondations et les glissements de terrain, et enfin, créée des emplois dans les métiers de la nature

Les Naturalistes rappellent que, « à l’échelle mondiale, le ‘jour du dépassement’ fixe chaque année la date où l’humanité aura dépensé l’ensemble des ressources que la terre peut régénérer en un an. En 2020 c’était le 22 août ».

A.P-L.

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