14h – On apprend que le Directeur de la Police nationale a été légèrement blessé lors d’un assaut des pompiers en matinée au conseil départemental. Contacté, il nous explique qu’un gros dispositif avait été déployé ce jeudi matin dès 5h pour empêcher toute intrusion: « Alors que je discutais avec eux, ils sont devenus virulents et incontrôlables. Ils ont chargé, mes lunettes et mon téléphone sont tombés. Heureusement, les policiers ont aussitôt fait barrage, je n’ai eu qu’une légère entaille au coude. »
10h30 – Le niveau des revendications est monté d’un degré lorsque, branchant les tuyaux, les pompiers ont aspergé pendant quelques secondes de mousse et d’eau la façade et des agents du Département.
Les élus étaient donc peu enclins à les recevoir sous la pression des lances au sens propre comme figuré ce jeudi, surtout que plusieurs excités étaient menaçants, notamment envers les journalistes. L’accès à l’hémicycle était rendu impossible pour les manifestants.
Depuis plusieurs semaines maintenant, ils demandent le départ de leur directeur, le colonel Terrien, et une amélioration de leurs conditions de travail et de leurs lieux de vie. « Plusieurs travaux sont bloqués depuis que le colonel Terrien est arrivé », explique l’un d’eux.
Leur interlocutrice privilégiée est la présidente du SDIS 976, Moinécha Soumaïla, également conseillère départementale de Ouangani, binôme du président Soibahadine. Jusqu’à présent, elle a joué le rôle de pare-feu, et on imagine qu’il ne veut pas la désavouer, mais la position devient difficilement tenable. Lui ou un autre vice-président doit recevoir collégialement chacune des parties, pour, soit trouver un terrain d’entente, soit trancher sur l’objet du litige. Car ce que reprochent les pompiers à leur direction, c’est un manque de dialogue, surtout sur le fond. Pour la présidente, « les instances de dialogue sont mises en place par le directeur et des décisions se prennent collectivement ».
Il faut que les choses soit entendues hors du petit microcosme qui prévalait jusqu’à présent, et que chacun s’explique.
Anne Perzo-Lafond